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dimanche 9 mars 2014

Pour qui roulent les leaders des bonnets rouges ?

Depuis le 08 mars dernier, les Etats Généraux des bonnets rouges ont dévoilé leurs doléances à travers 11 revendications pour la Bretagne*. Fort de ce postulat, les portes paroles espèrent imposer à Paris l'ensemble de ces points et invitent François Hollande à se déplacer jusqu'au bastion de la révolte antifiscale. A défaut, ils promettent "un printemps des bonnets rouges" des plus musclés. En attendant, il est nécessaire de décortiquer le montage de ces revendications qui ressemblent fort à un soutien déguisé au patronat breton, à son économie agro-industrielle et à une agriculture intensive.
Il est inutile de s'attarder sur les revendications historiques du mouvement breton (Bretagne à 5 départements, officialisation de la langue bretonne, création d'une filière audiovisuelle en Bretagne,...). Même si elle sont légitimes, les représentants des bonnets rouges ne sont pas les seuls à les porter et surtout elles figurent depuis de longues dates sur les tablettes de l'ensemble des militants bretons sans avoir pour autant obtenu de résultats tangibles : comment alors le mouvement des bonnets rouges y arriveraient-ils ? Par l'embastillement d'une préfecture ? La prise en otage des représentants de l'ordre républicain ? Une insurrection des tracteurs John Deere et de leur tonne à lisier ?
Il est inutile de revenir sur le cœur de la contestation des Bonnets rouges qui est la suppression pure et simple de l'écotaxe car d'emblée elle figure en première place dans leurs doléances (d'ailleurs s'ils obtiennent satisfaction, la mobilisation restera t'elle encore fédératrice pour les revendications historiques ?).
Il est plus utile de décrypter de façon succincte, les intentions subliminales qui se cachent derrière la façade du bonnet rouge :
- "Libérer les énergies" : Alain Glon (pacha de l'agro industrie bretonne au sein de l'Institut de Locarn) s'est exprimé sur le plateau du journal de Tébeo en reprenant cette formule pour le moins alambiquée. Il est fort probable que les énergies à libérer sont celles liées aux contraintes environnementales, autrement dit de règles  freinant l'activité économique polluante et entravant son bon développement.
- "Soutenir l'emploi par des allégements de charge" : des allégements de charge sur l'entreprise ou sur les salaires ? Faisons le pari que cette revendication prendrait le chemin d'une orientation libérale souhaitée par le patronat et ne bénéficierait pas aux salariéEs.
- "Le dumping social et le soutien à l'emploi" : il est volontariste de s'attaquer à ses propres contradictions et vouloir faire le ménage dans sa basse cour,  car en effet ce sont bien les mêmes, les patrons, qui crient au loup et qui expédient par camions les cochons dans des abattoirs en Allemagne, ce sont les mêmes qui embauchent des salariéEs des pays de l'Est dans les abattoirs bretons, ce sont les mêmes qui bénéficient des restitutions européennes et des aides de la PAC, ce sont les mêmes qui exposent leurs employéEs à des conditions de travail pénibles et à des risques d'intoxications par des pesticides, et qui les rejettent ensuite, ce sont les mêmes qui proposent des emplois industriels indignent de la condition humaine,...
- "Relocaliser la finance" : difficile de comprendre le fondement de cette requête mais à l'évidence le sens critique du libéralisme ne guide pas les pensées des bonnets rouges et ne condamnent donc en rien le sur-endettement endémique de la société française, résultant  fortement des spéculations financières des banques (Crédit agricole, BNP Paribas,...) et des assurances. 
Peut-être est-ce également un appel du pied à Mrs Bolloré et Pinault pour faire naître en eux un patriotisme économique breton ? Une bonne méthode, néanmoins, pour tenter de relocaliser leurs sièges sociaux et de percevoir les impôts sur les sociétés qui vont de paire.
- "Développer les infrastructures et des modes alternatifs de transport" : s'il s'agit de redéployer le réseau ferroviaire et la logistique qui l'accompagne, à elle seule la région Bretagne n'arrivera pas à mobiliser suffisamment l'investissement. Elle aurait alors recours à l’État, ce qui apparaitrait comme un paradoxe insoutenable quand la volonté affichée exige un désengagement de l'Etat sur l'avenir du pays. 
D'ailleurs des filières agricoles (expédition de légumes par la Sica de Saint Pol de Léon et le célèbre Prince de Bretagne) n'ont pas attendu les Etats Généraux pour se mettre en action. Leur logique mondialisée démontre un choix orienté à l'export qui ne garantit en rien la création de richesse partagée et le maintien de l'emploi en Bretagne. 
A moins que cette mesure soit l'écho à l'appel d'"Investir en Finistère" (Bigard, Saveol, Crédit Agricole, Triskalia,...) qui réclame l'aménagement d'une Ligne TGV pour mettre Paris à 3 h de train de Brest et Quimper ?
- "Développement des énergies renouvelables" : ce choix ne dit pas quel statut prendrait ce développement : coopératif, basé sur des fonds participatifs avec redistribution équitable des ressources ?  Ou privatif, basé sur l'exploitation de l'électricité à des fins lucratifs et individualistes ? En l'occurrence, à la lecture des orientations dictées par la raison de la compétitivité, la coopération est une approche encore inconnue chez les patrons.
On oubliera, tout comme les bonnets rouges de parler d'environnement,  le bouillonnant partenaire que représente la FNSEA étant certainement à l'origine de son éviction. On peut aussi compter sur le pacte d'avenir pour l'enterrer et sur le patronat pour l'incinérer.

*De presque 15 000 documents, allant d'une seule phrase à 37 pages, il a été tiré, par des moyens informatiques de pointe, plusieurs regroupements de thèmes, soit proches, soit reliés par des idées. Le concours empressé des meilleurs spécialistes européens a été obtenu pour avoir des résultats impartiaux, dont les graphes (nuages, liaisons) sont publiés. Source : ABP. 

Inquiétant : au regard du nombre conséquent de contributions rien n'est ressorti pour endiguer les préoccupations environnementales. Reste à connaître le profil majoritaire du contributeur : agriculteur syndicalisé à droite ?

samedi 1 mars 2014

Extension des serres : des élu(e)s irresponsables

Lors d'une séance du conseil municipal de la commune de Plougastel-Daoulas, en date du 07 octobre 1997, les élu(e)s présents se sont prononcés à l'unanimité sur le déclassement d'une voie communale au profit de serristes. Cette séance est menée par le maire de l'époque, André Le Gac. Sont présents notamment Serge Borvon, Gisèle Le Guennec, et Dominique Cap, les deux premiers étant dans la majorité de gauche à l'époque aux côtés d'A. Le Gac. Comme les autres collègues du conseil municipal ils prennent connaissance des remarques du commissaire enquêteur et des observations émises par des habitants de la commune au registre public.
Dans leur ensemble, les avis convergent vers une ou deux contestations majeures dont notamment un remblai en cours de réalisation sur une parcelle répertoriée en zone humide. Les observations font état de l'existence "d'une espèce de décharge", constatée à cette période par des prises de vue.
la décharge à l'origine de pollution (photos prises fin 90)
Le commissaire relève les remarques et admet que ce remblaiement "en cours d'instruction (...) personne ne peut le nier, modifie le paysage du secteur, l'écoulement des eaux,(...) je conçois (...) leur crainte de pollution...". Ce qui ne l'empêche nullement de donner un avis favorable à la requête du conseil municipal.
Cette délibération, somme toute banale dans son objet, a 15 ans après des conséquences plus que préoccupantes sur l'environnement et a obligé la création d'un collectif "à quoi ça serre" afin de remédier à l'inertie des élu(e)s de cette période et tenter de limiter les dégâts écologiques.
Comment ne pas leur en vouloir d'être restés sourds aux observations des habitants inquiets qui paraissaient être munis de plus de clairvoyance ? Comment leur trouver une légitimité aujourd'hui à s'engager à gérer la commune à la veille des élections municipales de 2014 ? Comment porter crédit à leur parole publique et leurs promesses électorales ? 
Car S. Borvon, G. Le Guennec et D. Cap, maire sortant, à qui on pourrait décerner le trophée de l'irresponsabilité, sont tous 3 en lice pour les élections municipales de cette année, présents sur 3 listes différentes et briguent un poste en responsabilité en tant que maire ou comme premier adjoint.  Ils n'ont pas à se formaliser pour autant, des habitants de la commune feront le boulot à leurs places pour minimiser les conséquences de leur décision prise 15 ans plutôt, subiront les menaces physiques et les intimidations condamnables.
Ce ne sont pas des attaques, des faits, rien que des faits, d'un effet papillon.