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jeudi 30 avril 2015

Plougastel-Daoulas, town de plastique

Lettre adressée au Préfet du Finistère pour une reconnaissance de la commune de Plougastel-Daoulas comme site pollué.


"Un site pollué est un site qui, du fait d’anciens dépôts de déchets ou d’infiltrations de substances polluantes, présente une pollution susceptible de provoquer une nuisance ou un risque pérenne pour les personnes ou l’environnement " (Ministère de l’Environnement, 1996).




Après avoir été introduit, au début des années 60 sur la commune de Plougastel-Daoulas, le film plastique à usage agricole, dit de paillage, présente aujourd’hui toutes les caractéristiques d’une pollution généralisée. C’est à des fins de productivité accrue de l’activité de maraîchage en pleine terre et d’amélioration des conditions de travail que son usage a explosé, couvrant jusqu’à 600 ha de terres agricoles rien que pour la culture de fraises1.

En l’état actuel des connaissances, c’est-à-dire, réduites au néant, il apparaît difficile de quantifier les volumes de film plastique accordés à l’exploitation de cultures de maraîchage sur la commune pendant plus de 40 ans. A défaut d’une filière de recyclage de déchets agricoles, organisée et réglementée, les résidus de bâches avaient comme destinée finale soit l’abandon sur site ou le brûlage partiel. Les nouvelles techniques culturales hors sol et sous serres (jardins suspendus), adoptées par les producteurs, ont donné un coup d’arrêt à son emploi en pleine terre et stoppé ces phénomènes directs de rejets et de brûlage dans le milieu naturel. Toutefois, il convient de s’attarder sur les conséquences et l’impact environnemental de cet héritage agro-industriel spécifique à la commune de Plougastel-Daoulas.

Selon nos premières observations, le phénomène de délitement de la matière plastique se caractérise par un éparpillement généralisé à l’ensemble du territoire de la commune (voir annexes). Ce phénomène de désagrégation s’explique à la fois par des raisons purement météorologiques (UV, hygrométrie) ou par une altération mécanique (matériel de travaux agricoles). Le plastique devenant volatil il rejoint potentiellement le milieu maritime, avec la complicité des cours d’eau. Il participe ainsi à la pollution en mer et de facto peut se retrouver dans la chaîne alimentaire. il est en effet probable que l’impact des rejets de plastique sur le front de mer a des incidences sur les zones conchylicoles et sur l’activité de loisir de la pêche à pied, par une contamination du règne animal maritime, qui reste néanmoins non évaluée, notamment sur la place des pesticides et la dégradation du polyéthylène, composé pétrochimique du plastique agricole.

Lorsque les déchets plastiques sont restés compacts ils viennent s’immiscer dans le cycle naturel évolutif de l’écosystème local (système racinaire, essor végétatif). Ils se banalisent dans les aspects paysagers de la commune (fonds d’estuaire, chemins pédestres, talus ou murets, arbres,…). Dès lors, notre première réaction a été de nous retourner vers des interlocuteurs capables d’apporter des éléments de réponse, en l’occurrence l’Ademe, la Chambre d’agriculture du Finistère et les industriels, sur les aspects de gestion du passé des déchets agricoles et sur la réflexion de l’extraction et de recyclage de la matière collectée. Autant dire d’emblée que notre démarche a buté sur le silence des derniers cités, et l’absence d’un plan de gestion pour les autres. Si aujourd’hui les professionnels du monde agricole ont répondu à leurs obligations de recyclage des bâches via le dispositif Adivalor, la question du passif ne rentre pas dans leur champs d’intervention considérant à fortiori que :
- toute question de financement pour mener à bien des opérations de collecte doit faire l’objet d’une ponction sur des fonds publics,
- la souillure avant la récupération en aval doit être prise en compte, nécessitant un processus de lavage adapté, condition sine qua non de réutilisation de la matière,
- l’état avancé de délitement des déchets complique cette collecte, d’autant qu’elle ne pourra pas être valorisée par une transformation ultérieure2.
A contrario, l’Ademe, elle, considère que ce sont ces mêmes professionnels qui devraient s’attacher à régler l’historique et que l’agence ne peut pas intervenir, faute de décisions des représentants de l’Etat.

Nous définissant comme association de protection de l’environnement nous considérons que ces attitudes ne sont pas adaptées à la problématique soulevée, et qu’au regard de la calamité écologique que représente cette invasion polluante, il convient de prendre des mesures à la hauteur des enjeux de respect de l’environnement. D’ailleurs la méthodologie avancée dans le cadre de la gestion du passé, définie au sein des grands principes des démarches de gestion (extraits des textes du 11 avril 2011, mis à jour en mai 2014) reconnaît que « la maîtrise des sources de pollution est fondamentale car elle participe à la démarche globale d’amélioration continue des milieux » que « lorsque une pollution est identifiée la priorité consiste à extraire les pollutions » qu’un plan de gestion intégrant les obligations de « nettoyage des milieux pollués » doit être mis en place pour « traiter les sources et dépolluer les milieux ». Au préalable une « évaluation quantitative des risques sanitaires doit être réalisée pour valider l’adéquation de nettoyage au regard des usages constatés ».

Nous vous demandons donc, Monsieur le Préfet, de prendre les mesures de diagnostic adéquat, en lien avec les services concernés, pour classer la commune de Plougastel-Daoulas comme site pollué. Seule cette reconnaissance en site sensible permettra d’enclencher la mise en place d’actions de dépollution et donner accès à des financements publics (à ne pas écarter non plus de nos réflexions la notion de « pollueur-payeur », à condition de bien identifier la responsabilité initiale).

Nous restons à votre entière disposition pour une rencontre avec les services attachés à votre tutelle. Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de mes salutations bretonnes.

Par délégation
David DERRIEN

06 71 88 76 14
aquoicaserre@gmail.com

Copie à : mairie, AE2D, Eau et rivières de Bretagne

1- Dans une moindre proportion il convient de rajouter la culture d’échalotes, également consommatrice de bâches agricoles. 

2- Le recul de l’activité agricole a généré un développement des friches. Ajoutée à l’aspect bocager du territoire et à un parcellaire émietté, dans beaucoup de cas de figure, l’intervention mécanique paraîtrait exclus du fait d’une inaccessibilité aux sites de pollution. 

samedi 18 avril 2015

Y'a de quoi ce marais ! Daou

Scribes d'humeur, publiés partiellement dans la revue de l'association "Eau et rivières de Bretagne"

Roudourou pollué
Dessin de Nono
Les supporters de Guingamp ont découvert avec stupeur que la pelouse du Roudourou était partiellement grillée lors de la rencontre contre Dinan-Léhon (Télégramme du 07.01.15). D’après les premières informations,  avancées par la société chargée de l’entretien de la pelouse le glyphosate pourrait être à l’origine de cette pollution A quand une banderole « Round up non merci » dans les gradins du stade ?

« Je suis fier »
Le 15 septembre dernier, une centaine de légumiers incendiait le centre des impôts et les bâtiments de la MSA à Morlaix. Dans le Ouest France (23.09.14), Thierry Merret, représentant de la FDSEA 29, déclarait : « je suis fier ». Depuis les besogneux (sic), les précaires, et les petits retraités galèrent auprès du fisc pour obtenir des allègements d’impôt. Y’à de quoi être fier effectivement, le leader des bonnets rouges faisant lui aussi dans la légèreté pour obtenir gain de cause mais sans faire la queue au guichet.

Fauchage du sanglier
Les agriculteurs du Morbihan en ont ras-le-bol des sangliers. Ils l’ont fait savoir lors d’une opération escargot en presqu’île de Rhuys (Le Télégramme du 15.10.14). En effet, les sangliers sont accusés par les agriculteurs de saccager leur culture et demandent donc à réguler la population en les abattants en plus grand nombre. Par culture, il faut comprendre la culture nuisible du maïs. Faucher devient un acte de désherbage civique ; il faut soutenir le sanglier !

Le brocoli trop bio
A cause de la présence insignifiante d’un insecte, la noctuelle, 200 T de Brocolis en culture bio ont été détruites, contraints par les exigences industrielles de la Cerafel (Ouest France du 11.10.14). « Il faut que les consommateurs comprennent qu’un produit bio (…) est un produit naturel, avec ses défauts » explique un producteur. Pesticides ? Insectes ? L’expression « tête de chou » convient bien en la circonstance pour des personnes sans défauts.

Pugilat endémique
Hubert Coudurier fait une fixation sur Cécile Duflot. Il l’accuse cette fois-ci, dans son édito du 29 octobre 2014, de politiser la mort de Rémi Fraisse survenu à Civens. Pour autant, l’accusateur se fait défenseur quand il soutient la garde mobile car « ces évènements tragiques sont devenus la hantise des forces de l’ordre ». Persécuter les opposants au barrage par les insultes et les passages à tabac c’est faire preuve de modération pour le journaliste qui devrait, lui, arrêter de faire de la politique.

Cocorico !
Les représentants de la FDSEA d’Ille et Vilaine réclament que les collectivités locales s’approvisionnent davantage en poulet issu de leur élevage industriel pour la restauration scolaire (Ouest France Entreprise du 03.09.14). « Mangeons français » est leur slogan. Le patriotisme économique peut bien faire l’impasse sur la gastronomie française. « Mangeons de la merde » serait bien plus approprié.

La France à l’amende
Une nouvelle fois, la France a été condamnée par la cour européenne de justice pour ne pas avoir respecté les directives nitrates contre la dépollution des eaux. (Novethic du 09.09.14). Même si le montant de l’amende n’est pas connu, des estimations chiffrées avancent la somme de 2.5 Milliards d’euro, rien que pour les coûts de dommages liés aux excédents d’azote. Les agriculteurs devraient cesser de contester les mesures environnementales, plutôt en leur faveur, car qui qui va payer ?

Garde manger
Le chantier industriel éolien sur le polder de Brest devrait débuter en 2015. Sauf qu’au préalable, les autorités devront capturer et déménager une espèce protégée, le crapaud commun. L’une des solutions avancée est une migration vers les zones humides de Plougastel-Daoulas (le télégramme du 29 octobre). Ce batracien pourra profiter d’un garde manger conséquent avec l’escargot de Quimper. Les détracteurs du gastéropode ne pourront plus dire ensuite qu’il n’est pas à protéger.

Question d’intégrité
Les producteurs de tomates avaient fait grand tapage autour de la lutte intégrée pour éradiquer les nuisibles telle que la mouche blanche, l’aleurode. Hors en 2012, les productions de tomates ont perdu  en moyenne 30000 euro/ha à défaut de solutions efficaces (Direct légume). Les professionnels demandent  donc de « nouvelles autorisations de lutte ». Ils ne disent pas lesquelles mais il est fort à parier qu’ils évoquent les insecticides. A n’en pas douter des serristes attendront le feu vert pour les utiliser, question d’intégrité.

Un tabac
La MSA a mené conjointement avec l’Anses une enquête  liant les pratiques de l’agriculture pétrochimique aux cancers des utilisateurs (Ouest France du 30.10.14). Il en ressort que les pesticides ont bien une incidence sur la santé par l’apparition de cancers spécifiques. L’enquête soulève aussi que les agriculteurs ont des risques de maladies liées au tabac moins importants. Une aubaine en soi, il aurait pu être le parfait alibi pour les autres types de cancers.

Groinfunding
Le financement participatif ou crowfunding, fait son apparition dans le monde agricole (le Télégramme du 13.11.14). Soutenu par la Fnsea et les Jeunes Agriculteurs, le site participatif « Mimosa » entend répondre à l’abandon progressif des financeurs historiques que sont l’Etat et l’Europe. Les particuliers seront donc sollicités pour co-financer « 1000 projets à l’horizon 2017 ». Le groinfunding ou comment faire du lisier par une offrande des participants.

Bestialité
Un nouvel amendement devrait être introduit au code civil définissant l’animal comme un « être vivant et sensible » (Echos du 30.10.14). Les éleveurs de la Fnsea s’insurgent car ils y voient la porte ouverte à toutes sortes d’accusations remettant en cause leurs pratiques d’élevage. Après le rassemblement de protestation du 05 novembre à Nantes, où des agriculteurs ont sauvagement massacré des ragondins, ces mêmes éleveurs, si prompts à la bestialité, se montrent irréprochables en effet.

Inquiétude des bonnets rouges
Le comité léonard des bonnets rouges exprimait son inquiétude lors d’une réunion où participait une vingtaine de personnes, «L’agriculture ne va pas bien » estiment-ils (Ouest France du 08.11.14). La faute « aux règles trop contraignantes (…) qu’elles soient environnementales ou autres » avance leur porte parole Bruno Rosec. C’est vrai que la mondialisation et le libre échange total n’ont rien à voir là-dedans.

Impartial
Le bras de fer qui oppose des associations de défense de l’environnement contre le projet  de « l’usine des 1000 truies » à Trébrivan (22) a pris une tournure politique depuis septembre (Libération du 14.11.14). Contrairement aux jugements des tribunaux administratifs qui évoquent « des insuffisances d’études d’impact » autour de la protection des réserves en eau, la préfecture estime que les mesures prises par l’exploitant sont satisfaisantes. Les dernières déclarations d’Emmanuel Valls en faveur des agriculteurs productivistes n’ont évidemment pas pesé dans ces déclarations. Mr Le Préfet, respect pour votre impartialité !

Le Finistère sous arsenic
La sté Cargill a présenté un nouveau plan d’élimination des boues issues de son usine de traitement des algues de Lannilis (Le Télégramme du 05.11.14). Ce nouveau dispositif d’épandage des résidus prévoit de passer de 620 ha à 3600 ha sur tout le Finistère pour absorber la production de ces sous produits qui contiennent naturellement de l’arsenic. Il faudrait donc quintupler la surface pour éviter d’être épinglé par l’Autorité Environnementale. Et si le plan est retoqué par les communes ça fera lourd l’intoxication au m2 !

Ça sent le chou !
Le chou fleur ne serait plus en odeur de sainteté auprès des jeunes ménages (Ouest France du 11.12.14). Selon la responsable des achats de légumes pour le groupe Carrefour « Notre clientèle jeune et urbaine n’apprécie guère son odeur de cuisson ». La Cerafel chercherait à masquer les effluves du coupable. Des scientifiques planchent sur le sujet. Tant qu’à faire ils pourraient orienter leurs recherches sur les pertes gastriques liées à la consommation du chou. A tester en un milieu confiné bien sur.

Plan « légumes »
Stéphane Le Foll, Ministre de l’agriculture et porte parole de la FNSEA, annonçait fin septembre le lancement du plan « légumes ». De quoi s’agit-il ? Allégement des cotisations sociales pour les jeunes installés et attribution d’une enveloppe de 1.65 Millions d’euro pour 500 légumiers. Ce qui fait réagir Thierry Merret qui estime que ce n’est pas suffisant car la profession compte plus de 1000 producteurs, victimes des aléas du temps et de saisons calamiteuses. Le dérèglement climatique fait quand même des heureux.
  
Des gars des eaux
Des élus locaux et des représentants de la profession agricole mettent en cause les freins réglementaires à l'entretien des cours d'eau dans la survenance des inondations que connaît régulièrement le sud de la France (Actu environnement du 03.12.14). La police de l’eau, de son côté, rappelle que tout aménagement des rivières relève d’un régime de déclaration ou d’autorisation. Comme le proclament la Fnsea et des élus du Var, ce sont eux, avant tout, qui savent éviter des gars des eaux de l’Onema.

Rejet vert
La cour administrative d’appel de Nantes a débouté des organisations agricoles et le Ministère de l’écologie qui voulaient annuler le durcissement des programmes départementaux d’action nitrate (site Eaux et rivières de Bretagne, janvier 2015). Les magistrats pointent de façon argumentée toutes les insuffisances des programmes en matière de lutte contre les marées vertes. Eaux et Rivières de Bretagne se félicitent de cette décision de justice qui fera date. C’est en effet le premier rejet vert qui n’est pas de nature polluante.

Retrouvez cette rubrique sur www.eau-et-rivieres.asso.fr

mercredi 15 avril 2015

Calamité : comment Bâcher El Assad

Quel est le lien qui peut associer deux situations qui paraissent au départ très éloignées ? Comment combiner un événement dramatique comme le conflit syrien et la pollution de l'environnement par des bâches plastiques agricoles ? Qu'est ce qui en fait le dénominateur commun ? A priori aucun, ce qui, au demeurant, pourrait faire ricaner les plus sceptiques et les esprits malveillants.
Pourtant d'un côté comme de l'autre, la banalisation de préjudices collatéraux affecte la capacité à résister à la calamité, quelque soit l'identité qu'elle s'arroge. D'un côté, c'est l'espèce humaine qui est bafouée par le macabre décompte d'innocentes victimes, de l'autre c'est la nature qui est souillée par une pollution multifactorielle qui se généralise. Au fond, c'est bien de la nature humaine dont il est question et sa capacité à réagir. Donc contrairement à l'inertie et à la résignation affichées dans de telles circonstances par la société civile et l'aseptisation que représente l'expertise des intellectuels, affichant leur consternation désabusée dans les médias, l'expression militante peut s'affranchir de toutes ces postures que s'impose le genre humain et défricher un espace parallèle, laissé libre dans sa créativité, tout à la fois spasmodique et non violente, pour arriver au final à bâcher El Assad !
Essai de momification avec une bâche agricole
Bachar El Assad est élu président de la République arabe syrienne depuis 2000, fonction indétrônable, rendue légitime par sa réélection en 2014 avec 88 % des suffrages exprimés. En 2011 la Syrie n'est pas épargnée par un soulèvement populaire, social et politique, qui embrase une partie des pays arabes, durant une période qui a été qualifiée de "printemps arabe". Réprimées dans le sang, les manifestations pacifiques se transforment en révolution armée après l'assassinat de plusieurs milliers de personnes. Autocratique, Bachar El Assad réagit en homme d'état, fort et intransigeant. 1 an après le pays s'enfonce dans la guerre civile, entraînant le bombardement par le régime syrien des principales villes des insurgés comme Alep ou Homs.
Les puissances occidentales sont frileuses à intervenir, notamment par la livraison d'armement aux rebelles de l'Armée Syrienne Libre. Les Etats-Unis restent spectateurs, comme les autres, de la mort de 1300 syriens par l'utilisation d'armes chimiques en août 2013, alors qu'Obama avait déclaré que c'était la ligne rouge à ne pas franchir. De toute façon, le soutien de pays comme l'Iran, la Chine et surtout la Russie, par des livraisons d'armes à l'armée loyaliste, verrouille le scénario d'une coalition internationale pour tenter de renverser Bachar El Assad.
Après 5 ans de conflits, plus de 200 000 morts sont comptabilisés et 3 Millions de personnes ont trouvé refuge dans des pays frontaliers. L'arrivée de l'Etat Islamique vient complexifier la situation armée; à la guerre civile de départ se sont greffées aujourd'hui une guerre froide et la guerre sainte. L'exercice de dissection se limitera là. L'essentiel réside dans la proportion à se mobiliser contre les pertes humaines innocentes qui rejoindront le bataillon des autres pertes de différents conflits, incendiant d'autres régions du Monde .
Bachar El Assad
Que dire aussi du plastique ? Face à la prolifération massive du plastique dans notre environnement, avec une présence attestée de micro-résidus de plastique dans le miel et dans de nombreuses autres milieux, notamment au sein de la faune aquatique, le temps de la consternation est plus que dépassé. D'après Wikipédia* "Il y aurait selon les dernières estimations (2008/2009) plus de 100 millions de tonnes de déchets en plastique dispersés dans les océans du monde ; 20 % proviendraient de pertes ou rejets directs en mer mais 80 % seraient issus des bassins versants continentaux. Les plastiques industriels provenant d'avant le stade de produit fini constituent environ 10 % des déchets trouvés sur les plages, dont des granules de plastique. Selon les régions du monde, le plastique constituerait de 60 à 80 % de la masse des déchets trouvés en mer et sur les côtes, atteignant des taux de 90 à 95 % dans certaines régions du monde selon l'ONU." Quant au cas particulier des bâches agricoles, j'ai ultérieurement dressé des constats alarmants sur le sujet dans d'autres publications figurant sur le blog.
Comment alors manifester pacifiquement et joindre ces deux situations ? Le principe proposé est, à partir des bâches agricoles collectées, nettoyées de leur souillure, d'enrubanner des volontaires et de les immobiliser durant un laps de temps déterminé, en fonction de la capacité physique de chacun (une assistance médicale, type Croix rouge française, peut être mobilisée). Un masque à l'effigie du Lion de Damas se portait en guise de rappel. Le message à faire passer est que nous refusons la banalisation des crimes perpétrés contre l'humanité et contre la nature, que l'immobilisme est un complice indirect de ces atteintes à la vie et que nous appelons de nos vœux à un sursaut des consciences pour un monde d'harmonie. Allons ensemble Bâcher El Assad !
Réunion de préparation au 36 rue de cornouaille à Plougastel-Daoulas. Date à définir en fonction du plus grand nombre. Retour à : paralleleprod@gmail.com ou laisser vos coordonnées par un commentaire ici ou sur facebook.

dimanche 5 avril 2015

De l'art plastique à // Prod


Premiers éclairages sur l'association // Prod

Première expérimentation de collage naturel (plastique sur bois)



Une autre question à  // Prod
Comment mettre en oeuvre une action de sensibilisation autour de la pollution du plastique sur Plougastel-Daoulas ?
L'idée de // Prod est de ramasser les morceaux de plastique noir abandonnés ou rejetés sur site puis d'enrubanner les arbres déracinés, à l'aide d'une colle naturelle (à base d'eau, farine et de sucre). Puis de reconstruire un paysage dénaturé (replanter les arbres quand c'est possible) au cœur de l'écosystème laissé intact et créer un contraste entre la végétation vivante et la souillure laissée sur place. 
Trois aspects à retenir
Un aspect avant tout écologique : débarrasser les sols de la pollution de particules de plastique et obliger à faire intervenir les autorités compétentes en matière de réglementation environnementale afin de reconnaître la commune comme site pollué (principe de l'action/réaction).
Un aspect artistique avec pour finalité le montage d'une exposition avec l'ensemble des productions photographiées. Elle serait itinérante ou à voir en extérieur, sur site, ou associer à d'autres expressions artistiques (musiciens, peintres,...).
Un aspect enfin symbolique en signifiant que la Terre se dirige (inéluctablement ?) vers des chaos écologiques, déjà palpables. Momifier les arbres chus viendrait à se préparer au deuil de la Nature et par là même à celui de l'humanité. Le linceul est noir, présage d'une impuissance à sortir de l'ordinaire et faire de nos existences un phénomène, aléatoire, corrompu par l'excès de résignation, suant dans la terreur. 
Est-ce que la repentance n'a droit de citer que dans la religion ? Sommes-nous si prompts à l'égocentrisme ? Si inutilement voués à nous éloigner de l'essentiel ? La Nature ne mérite-elle pas une plus grande affection ? Un plus grand intérêt indéfinissable ? La banalisation de la pollution doit être désagrégée dans la morale qu'exige le respect de notre environnement, des autres et donc de nous-mêmes. C'est comme si nous avions volontairement reconnu l'amour comme une usurpation, un intrus, car comprenant des risques à nous dévoiler, à céder une part de nous à ce que nous pensons inaltérable, notre vie. Mais l'illusion réside dans cette algorithme de la raison, celle qui gouverne, celle qui capitalise, celle d'Allègre. Nous devrions davantage nous attarder dans l'allégorie de notre allégresse, nous abandonner à la vie pour mieux renaître. N'est ce pas là la meilleure des confessions désintéressées à l'heure où le monde chrétien célèbre la résurrection d'un Etre invisible ?  
Est-ce de l'extravagance ou du dénuement ?
J'ai choisi l'abeille (à moins que ce soit elle qui m'ait choisi) non pas par passion, ni pour des raisons pragmatiques ou ludiques mais pour vivre dans le dénuement et servir au mieux la Nature, dans la mesure du possible, en fonction de mes capacités et de mes moyens. J'ai choisi de protéger l'intégrité de cette mouche à miel, dont l'existence sur Terre est attestée depuis des millions d'années; c'est l'humain en fait le minuscule à travers sa petite histoire et par delà le cosmos. Il finit pas être un outrage au don qui nous a été offert. Nous sommes si insignifiants que beaucoup se donnent consciemment de l'importance et de la consistance, ouvrages de la futilité. Une compulsion d'un besoin de Sur-vie ? 
C'est mettre des grains de sel qu'il faut plutôt semer pour obtenir une variation de la soumission. C'est faire confiance avant tout aux sentiments, tout en évitant l'écueil de l'emphase car je pense que ceci relève de la pudeur ou de l'introspection.
Je ne choisis pas de privilégier ma propre existence. Je ne suis pas assez enclin à porter ce fardeau. Ainsi je sauvegarderais peut-être une part de moi-même pour me préparer à mon propre sépulcre galactique. En quoi alors suis-je suspect, suis-je une menace ou une bizarrerie selon les commentaires, à me mouvoir dans le rien et accepter l'abondance de l'amour ? Le reniement des uns finit par fragiliser la quête des autres.


"Je veux, né du peuple, prouver qu'on peut venir à bout de tout par la pureté". 
Armand Robin

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http://ddlabeillaud.blogspot.fr/2014/10/cest-foutu-du-plastique-dans-le-miel.html
http://ddlabeillaud.blogspot.fr/2015/03/le-film-cest-bache-partie-1.html
http://ddlabeillaud.blogspot.fr/2015/03/le-film-cest-bache-suite-et-fin.html