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vendredi 29 avril 2016

Y'a de quoi ce marais ! C'hwec'h


Scribes d'humeur, partiellement publiés dans la revue d'avril 2016 d'Eau et rivières de Bretagne. Rubrique : l'écho des marais

Abattus
Adopté en Assemblée nationale, le projet d’instaurer une taxe de 5 % sur le chiffre d’affaires des gros abattoirs ne passe pas auprès des intéressés et de la FRSEA (Le Télégramme, 04/12/15). Le gouvernement se dit également défavorable. « Cette taxe est dangereuse (…) car elle renchérit le coût des viandes françaises » prétexte le syndicat. A quand une taxe indirecte sur le revenu des  producteurs après les dégradations de biens publics ?

Dindons
Des anciens cadres d’une coopérative morbihanaise comparaissaient en décembre pour abus de confiance et escroqueries (Ouest France, 10/12/15). Entre livraison d’œufs à un pays sous embargo en passant par une facturation virtuelle, le salaire du cadre  a triplé sans en référer au conseil d’administration. Dans le même temps, des éleveurs devaient attendre quinze semaines avant d’être payés. Qui étaient les dindons de la farce ?

Desserte rurale
L’aéroport de NDDL «  présentera l’avantage de pouvoir fermer des petits aéroports qui existent dans le Grand Ouest » a déclaré Manuel Valls sur Europe 1 (Ouest France, 12/12/15). Ce à quoi lui répond Gérard Lahellec de la région Bretagne : « Tous les aéroports sont dans le giron du conseil régional. Ils ne sont pas générateurs de coût pour l’Etat ». Avec des projets pharaoniques tel que NDDL, autant se débarrasser de structures qui aménagent le territoire et font la lie de la desserte rurale.

Stupéfiante
Un maraicher bio de la région de Rostrenen a été condamné à deux ans de prison avec sursis, épinglé par la gendarmerie en 2014 pour culture de cannabis (Ouest France 16/12/15). Avec une serre consacrée à la seule culture du stupéfiant, le juge le soupçonne d’alimenter les free party de la région. L’inculpé se défend en évoquant une consommation quotidienne. « La dernière récolte avait été exceptionnel » s’est félicité le producteur. Comme quoi la filière bio est stupéfiante dans ses rendements.

Chasser les chasseurs
A Ouessant, un groupe de chasseurs du continent débarque pour le week-end pour traquer les lapins qui pullulent sur l’île (Ouest France, 18/12/15). Un loisir qui n’est pas du goût de tout le monde : « Avec leurs chiens, ils viennent autour des maisons. Ils s’en fichent ! ». « Les gens n’osent pas se plaindre ». A défaut de vouloir s’exprimer publiquement, les opposants peuvent rêver secrètement que « ce matin, un lapin a tué un chasseur, c’était un lapin qui, c’était un lapin qui avait un fusil ».

Comblé
La commune de Saint Ségal a entrepris des travaux de remblai pour combler et élargir un chemin situé sur une zone humide près du canal de Nantes à Brest (Ouest France, 22/12/15). Sauf que ce nouvel aménagement aurait dû être déclaré et compensé. « Je n’ai pas vu passer ce dossier au Sage » avance Jacques Primet d’Eau et rivières de Bretagne. Le maire, aux abonnés absents, doit être comblé par la publicité faite autour de ce petit coin de paradis.

Sur la paille
A cause d’encombrements sur le marché, de prix qui s’effondrent et de délais d’abattage rallongés, un éleveur de porc industriel de Neuillac jette l’éponge (Ouest France, 24/12/15). « Il y a trop de porc sur le marché, plus personne n’en veut » a-t-il déclaré, « Je ne veux plus engraisser ce système ». Ses bâtiments payés il ne sera pas sur la paille. Quoique la production sur aire paillée lui aurait permis de privilégier un cochon de qualité et d’éviter d’être pris pour une saucisse.

Restitution
Air Breizh, qui analyse la qualité de l’air en Bretagne, a relevé un taux de particules fines anormalement élevé sur la région brestoise en décembre dernier (Le Télégramme). Entrainées par les vents du sud, ces poussières, supposées toxiques, proviendraient d’Afrique. C’est une mauvaise réponse au changement climatique que renvoie le continent africain en restituant à l’Europe sa pollution atmosphérique. Les pays pauvres ne respectent décidément pas les dispositions prises par les plus riches lors de la COP21.

Pacification ?
En raison d’un climat anormalement doux, les légumiers du Léon, ont vu leur production de chou fleur arrivée prématurément sur le marché (Ouest France, 20/12/15). Les invendus ont été déversés sur les axes routiers et devant la gendarmerie de Plouzévédé (29). « Aucune dégradation du bâtiment n’est à constater » annonce le journal. C’est vrai qu’habituellement, des bâtiments publics sont saccagés. Qu’est ce qui a bien pu retenir les agriculteurs pour ne pas passer à l’acte ?

Procéduriers
Des fédérations de la FNSEA de l’Ouest ont saisi le Conseil d’Etat pour demander l’annulation du 4e Plan d’action destiné à prévenir la pollution des eaux par les nitrates (Ouest France, 22/01/16). La Haute Juridiction n’a retenu aucun de leurs arguments, au motif que ce plan a été rendu obsolète par un nouveau programme régional, présenté en 2014.  Souvent accusés d’être procéduriers par la FNSEA, les associations environnementales ont trouvé leur maître.

C’est laid !
Les manifestations d’exaspération des producteurs en Bretagne prennent différentes formes d’actions, parfois inattendues, comme celle d’avoir immobilisé un camion de lait dans la campagne de Locoal-Mendon (Le Télégramme, 27/01/16). Les pneus du véhicule ont été dégonflés et la citerne était taguée de plusieurs revendications comme « Du prix pour notre lait ». En attendant les exploitants agricoles, d’où étaient issus le lait, vont en payer le prix fort.

Un ticket
Alors que des agriculteurs avaient bloqué son magasin, un propriétaire d’une grande surface de Lanester a fait imprimer sur les tickets de caisse un message à destination de Jean-Yves Le Drian, nouveau président de la région Bretagne (Ouest France, 11/02/16). « Quelles solutions pour l’avenir de l’agriculteur ? » pouvaient lire les clients. Pierre Ollivier, le propriétaire, justifie son action par un soutien indéfectible aux agriculteurs, à qui il avait distribué de la nourriture. Avoir un ticket avec les agriculteurs a un coût, celui du courage.

Crise agricool !
Entre les manifestations dans les villes, les blocages routiers, les entrepôts de la grande distribution ciblés et leur relation compliquée avec les représentants de l’Etat, les producteurs de l’agriculture conventionnelle en Bretagne sont passés de la crise agricole à la crise de nerfs (Le Télégramme, 29/01/16). Afin d’éviter l’escalade et prévenir du pire, la MSA devrait proposer des cours de yoga à ses cotisants afin de promouvoir la position du lotus devant les préfectures.

Crise de foi
Les évêques de l’Ouest de la France ne se sont pas fait prier pour soutenir les agriculteurs dans la difficulté (Le Télégramme, 11/02/16). Extraits : « Nous sommes convaincus que les hommes ont la mission de faire fructifier la création de manière raisonnable et audacieuse ». Si Dieu a crée ce monde à son image et selon sa propre volonté, il faut s’interroger alors sur le pourquoi des crises des vocations et de l’agriculture. Dieu serait-il plutôt anarchiste et pro bio ?





 


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