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vendredi 28 décembre 2018

Y a de quoi ce marais ! Pevarzek

Scribes d'humeur.




Allez les vers !
Shopix, une société stéphanoise qui commercialise des articles pour les jardins, a été condamnée par le Tribunal de Guingamp pour motif de publicité sur un désherbant contenant du glyphosate (Ouest-France, septembre 2018). La publicité pour les pesticides à destination du public est interdite depuis 2014. Après avoir recensé le nombre de camions itinérants sur les Côtes d’Armor, ERB a assigné la société en référé. A Saint-Etienne ils scandent « Allez les verts ! ». En Bretagne on chantera pour cette fois « Allez les vers ! ».

Une de trop
Le Tribunal des affaires sociales de Saint-Brieuc n’a pas voulu reconnaître la « faute inexcusable » de Triskalia dans le suicide de Gwenaël Le Goffic (Le Télégramme, 28/09/18). Selon l’avocat de l’épouse, Edith Le Goffic, la décision est contestable. Le médecin du travail préconisait pourtant de mettre le chauffeur en mi-temps thérapeutique après un long arrêt de travail. Au contraire, le jour de son suicide, il refusait une tournée supplémentaire. C’était une tournée de trop qui l’a emmené à un arrêt définitif.

Loup y es-tu ?
Disparus depuis plus d’un siècle, des loups seraient revenus en Bretagne, près du lac de Guerlédan (Ouest-France, 24/09/18). « Le loup est une espèce protégée mais partout où il s’installe, il provoque la pagaille », prévient l’Observatoire du loup. Pour prévenir les conflits et les braconnages, les naturalistes demandent aux éleveurs, chasseurs et protecteurs de l’environnement de leurs fournir des informations. Et quand ils iront se promener dans les bois, pourvu qu’ils ne se croisent pas !

Aquacouic
Le projet de parc aquatique du lac de Guerlédan ne verra pas le jour a confirmé le président du conseil départemental des Côtes d’Armor (le Télégramme, 26/09/18). « On n’a quelques soucis concernant la baignade à cause de la présence de cyanobactéries », précise Alain Cadec, sans en expliquer l’origine. Le président abandonne l’idée d’équipements aqua-ludiques mais veut « toujours mettre en valeur ce très beau site de notre territoire ». Avec une telle publicité, c’est bien parti.  

Mettre la main
Plusieurs cas de naissance de bébés sans main ont été dévoilés sur la région de Guidel (Le Télégramme, 05/10/18). Santé Publique France, chargée de la « protection de la santé des Français », n’a pas d’explications alors que l’organisme avait mené une enquête approfondie sur l’environnement des familles. Une piste est cependant évoquée, celle de l’usage des produits phytosanitaires. Reste l’aspect budgétaire qui ralentit la poursuite des recherches.  Est ce que l’Etat mettra la main à la pâte ? Rien n’est moins certain.

Vache sacrée
Une série de dégradations a touché les magasins d’artisans-bouchers, dont deux boucheries du centre ville de Brest (Le Télégramme, 05/10/18). Selon toute vraisemblance, l’origine des tags ne fait aucun doute sur les commanditaires, issus du mouvement anti-spéciste. Etonnamment, aucun magasin des réseaux bio avec une boucherie  n’a pas encore été vandalisé. La vache bio est peut-être plus sacrée pour les anti-spécistes.

« Accélérer »
Sandrine Le Feur, députée morlaisienne de LREM participe à la création d’un collectif « transpartisan  pour alerter et accélérer la transition écologique et solidaire » (Ouest-France, 10/10/18). D’après elle, le départ de Nicolas Hulot a su créer un sursaut écologique dans la société ». Elle promet « des actions concrètes, dès à présent ». Si elle agit comme sur le dossier du glyphosate, on se demande à quel moment elle va caler.

Le bec dans l’eau
La compagnie Brittany Ferries est assignée en justice par des sociétés d’élevage pour avoir interrompu la livraison de gibiers à destination des chasses anglaises (Le Télégramme, 25/10/18). La société transmanche évoque un risque important pour son image de marque, suite à la publication d’une vidéo montrant les conditions d’élevage dégradant pour les animaux. Les éleveurs risquent quand même de se retrouver le bec dans l’eau.

Mâche
Après son interdiction en Maine et Loire, le gouvernement a décidé de suspendre l’usage du Métam-sodium, pesticide utilisé principalement sur la culture de mâche, jusqu’en janvier 2019 (Le Télégramme, 01/11/18). A Cléder, cinq personnes ont été incommodées par des émanations de ce pesticide provenant des serres. Thierry Merret de la Fdsea du Finistère assure que « le produit ne va pas dans la mâche ». Peut-on faire confiance dans Thierry Merret qui, en général, ne mâche pas ses mots ?

Ralentissement ?
Force 5, l’un des opposants à la centrale à gaz de Landivisiau, a découvert sur le site d’implantation l’escargot de Quimper, espèce protégée par la loi (Ouest-France, 07/11/18). Mi-octobre, le collectif a fait venir un huissier pour le constater. « Aucune dérogation pour destruction d’espèce protégée pour l’escargot n’a été déposée », précise Force 5. Cette présence risque de faire ralentir le début des travaux, prévus en 2019.

Viser juste
22 faucheurs volontaires bretons ont déposé plainte pour des taux anormalement élevés de glyphosate dans leur analyse d’urine (Le Télégramme, 21/11/18). Une plainte visant les industriels utilisant le glyphosate dans leur herbicide, la Commission européenne pour une nouvelle homologation du produit, et les responsables des agences de santé sanitaire française et européenne. Pour faire pipi il faut viser juste pour bien éclabousser.

C’est pas Baud !
Depuis 10 ans l’île de Beniguet fait l’objet d’une longue procédure judiciaire pour infractions aux codes de l’urbanisme et de l’environnement (Le Télégramme, 24/11/18). Les faits remontent à 2007 quand le Tribunal correctionnel de St-Brieuc condamne le propriétaire, Eric Baud, à une remise en état de l’île dans un milieu à préserver. En 2014 c’est la gérante de la SCI, Blandine Baud, qui est mise en examen pour la réalisation de nouveaux aménagements.  Ma Doue ! Ce n’est pas beau de se comporter ça !

lundi 12 novembre 2018

L'écologie, le drame du bien commun

"Ce qui est commun au plus grand nombre fait l'objet des soins les moins attentifs. L'homme prend le plus grand soin de ce qui lui est propre, il a tendance à négliger de ce que lui est commun". Aristote

Cours d'eau potentiellement pollué, Plougastel-Daoulas-Ty ar menez, juillet 2017

Le 08 septembre dernier, je publiais sur facebook une vidéo montée par l'association "A quoi ça serre". Elle montrait un dépôt sauvage de gravats issus de chantier de déconstruction, entassé sur le secteur de roc'h nivelen à Plougastel-Daoulas. Cette vidéo fut visionnée plus de 1500 fois. Au même moment, une autre vidéo d'AQCS faisait apparaître l'acte volontaire et illégal d'un serriste récidiviste d'entreposer en plein champ des déchets verts et autres bagues plastiques et ficelles, sensés être récupérés par des entreprises spécialisées. Quelques 180 personnes prirent le temps de la regarder. Rappelons que la dégradation des végétaux industriels en putréfaction provoque des jus fermentescibles, altérant la qualité de l'eau (sels nutritifs), surtout quand les dépôts sont situés, et selon les signalements nombreux et répétés d'AQCS, sur des bassins versants. 

Plus récemment, "A quoi ça serre" dénonça une omerta politico-industrielle sur les pollutions de zones humides engendrées par d'autres serristes de la commune. Encore une fois, l'audience, après la dénonciation de cette pollution des eaux à grande échelle, fut confidentielle. 

Sur un autre sujet, mais non moins essentiel, je fus consterné par le peu de mobilisation lors de l'appel des apiculteurs, toujours en septembre, à les rejoindre sur Carhaix. L'urgence à maintenir une population d'abeilles, pour la plus simple des raisons de pollinisation, est suffisamment relayée par les médias, suffisamment caractérisée par les chercheurs, pour nous inciter à oublier, le temps d'une journée, les loisirs du week-end. 

Dès lors, je me posais la question entêtante de comprendre pourquoi, la désapprobation, voire la mobilisation, en soi légitime pour ceux et celles qui y participent (voir les campagnes de nettoyage des grèves regroupant plusieurs dizaines de personnes), s'avéraient plus intenses et donc plus efficaces, quand il s'agissait de gravats visibles, solides, matériaux familiers à notre quotidien, que sur ce qui pourtant devrait nous intéresser instinctivement au point d'éviter les hypothèses de survivance. 

Nettoyage des abords de l'étang du caro par A quoi ça serre. Plougastel-Daoulas, décembre 2015

Oui, parce que, quand on y pense bien, il suffirait d'une demi-journée pour les services des collectivités, avec peu de moyens, pour déblayer le dernier dépôt (voir photo ci-dessous) découvert lors d'une promenade dominicale. Ce lieu naturel retrouverait son état d'origine sans que cela vienne perturber les prochains promeneurs et effacerait l'émoi sincère mais néanmoins compulsif qu'engendre sa publication. Aux autorités, ensuite, de dissuader les contrevenants à revenir. Mais, à contrario, combien de temps faut-il à une zone côtière pour se retrouver dépourvue d'algues vertes ? Combien de temps faut-il à une zone humide pour épurer son écosystème d'éléments toxiques ? Combien de temps faut-il à un apiculteur pour reconstituer un rucher ? Recomposer des réserves de miel ? Combien de temps reste-il pour voir encore des abeilles sauvages butiner les pommiers et les fleurs sauvages ? 

dépôt de gravats. Plougatel-Daoulas, novembre 2018
L'eau, comme les abeilles (je pourrais m'étendre sur l'ensemble de la biodiversité), deux exemples que j'appréhende dans leur fonction primitive liée à des ressources naturelles et donc intrinsèquement imbriquées à nos vies, sans que je reprenne les caractéristiques de leurs bienfaits sur notre santé et sur notre alimentation, sont indispensables aux biens communs. Mais qu'il y a t-il de "biens communs" dans un tas de gravats déposé dans un bois ? Après tout, cette porte défoncée ou cet évier ébréché, objets attachés à un seul propriétaire, n'interfèrent pas sur ma santé ou sur mon alimentation, je ne dépends pas de leur propre existence, comme pourrait l'être une eau polluée ou comme pourrait l'être la pénurie de légumes et de fruits, utiles au bon fonctionnement de mon organisme. La neutralité chaotique de ces objets, si elle trouve un remède dans une certaine réactivité des moyens de la collectivité, ne supposera pas non plus une dégradation du milieu.

On reconnaîtra (presque) tous que cela reste un acte d'incivilité, perpétré par un individu ou un groupe de personnes, très certainement peu concerné par le bien commun. Serait-ce donc à moi de remédier à ce geste alors que cette porte ou cet évier ne m'appartiennent pas ? Ces objets ne sont pas liés à ma propre existence et encore moins à ma préoccupation de voir rénover le logement individuel d'une tierce personne; ils jouent un rôle de fonctionnalité et non de nécessité. Dès lors je m'affranchis émotionnellement de cette dépossession car je fige ma priorité sur le maintien du Vivant.

Qu'il soit bien entendu que je ne fais que retranscrire mes observations à partir de réseaux sociaux, sans jugement de valeurs, car je suppose que la plupart des gens qui réagissent sont bienveillants. Mais je remarque quand même que l'attention est nettement moins soutenue sur les sujets liés à la qualité de l'eau ou la disparition de l'abeille sauvage. 

Nous assistons à l'extinction du patrimoine naturel immatériel. Nous ne sommes pas étrangers à ce phénomène, tout en étant dramatiquement et consciemment concernés.

samedi 10 novembre 2018

Y a de quoi ce marais ! Trizek

Scribes d'humeur partiellement publiés dans la revue d'Eau et Rivières de Bretagne, octobre 2018. Dessin de nono


Mme Lamour, mairesse de Ploudalmezeau (29)


Fatigué
Parce qu’elle souffre d’hypersensibilité électrique, une quévenoise s’est vu retirer son compteur linky. « Je suis tout le temps fatiguée », précise-t-elle. (Ouest-France, 14/07/18). « Il faut le mettre, sinon on vous coupe le courant », avait menacé un technicien. Le maire de la commune, quant à lui, ajoute que « Nous, on fera ce qu’on peut pour cette dame mais je suis fatigué de ce débat ridicule ». Marc Boutruche devrait vérifier si le compteur linky de son domicile n’est pas à l’origine de cette fatigue.


Rejet
A partir de janvier 2019, les pêcheurs auront pour obligation de garder à bord les espèces non ciblées (Ouest-France, 18/07/18). Pour le président du comité finistérien cette mesure n’a pas de sens, apportant son lot de contraintes liées au temps en sus de tri et de manutention. Cette pêche débarquée et non utilisée reviendrait « à travailler pour rien ». Des pêcheurs qui rejettent la mesure de rejets, n’en jetez plus !

Un peu vache !
La confédération paysanne du Finistère a porté plainte pour « extorsions » contre les laiteries du département (Le Télégramme, 19/07/18). Le représentant du syndicat remet en cause le principe des contrats qu’il estime être fait sous la contrainte. « On veut que soit reconnue l’entente entre les laiteries et que soit reconnue l’illégalité de ces pratiques ». C’est quand même un peu vache de procéder ainsi.

Eun Tam bio ?
A Brest la commercialisation de produits à base de spiruline a le vent en poupe. Pour preuve, une boisson énergisante a vu le jour, la « Spiloe » (Le Télégramme, 28/07/18). Le concepteur a décidé de commencer par utiliser de la spiruline « car la ressource est à porter de main ». L’article précise en effet qu’elle provient d’une ferme bio de Plougastel-Daoulas. Qualifier des serres industrielles ainsi, donne un sérieux coup de mou.

Matière grise
Des usagers s’insurgent contre le bitumage du cheminement doux à Landunvez (Ouest-France, 26/07/18). La communauté de communes avait pourtant annoncé que le chemin serait « stabilisé, empierré et sablé ». Interrogé, André Talarmin, président de la collectivité, précise que le goudron ne sera pas retiré et qu’un revêtement en sable a été prévu par-dessus. Ingénieuse idée, connaissant les conditions climatiques de la Bretagne. A défaut de trame verte, il y a de la matière grise.

Mégot, c’est trop !
Comme le regrette Ségolène Gueguen, chargée de mission à Natura 2000 dans la presqu’île de Crozon, beaucoup trop de mégots sont jetés dans les dunes (Le Télégramme, 28/07/18). A chaque passage mensuel, ce sont plusieurs dizaines de mégots qui sont ramassés. Elle rappelle qu’il existe des cendriers de poche comme solution. Si seulement le groupe « Téléphone » était toujours en formation, il aurait pu chanter « mégot, c’est trop ». Oui, c’est beaucoup trop.

Avec les zoneurs
Une méga ferme de production de micro-algues est en cours de construction sur 32 ha à Plouguenast (AFP, 01/08/18). La Bretagne est idéale pour son implantation à cause de sa ressource en lisier. Mais le projet a pris du retard notamment parce qu’ERB affirme que la ferme sera construite sur 12 ha de zones humides alors que l’industriel en comptabilisait 1,2 ha. Le terrassement ayant débuté, une troisième étude n’a pas été possible. Saluons ce comportement avec les zoneurs qu’il se doit.

Rien que Lamour
A Ploudalmezeau, la plage de Treompan a été fermée à la baignade durant tout l’été (Le Télégramme, 18/08/18). Une analyse du Frout, rivière qui se jette dans la mer, a décelé des bactéries d’origine animale et humaine. Eau et rivières de Bretagne préconise des contrôles sur tout le bassin versant. La mairesse, Marguerite Lamour, s’insurge contre un tel positionnement : « Vouloir faire peur à la population est incorrecte ». A Ploudalmezeau il y a de l’amour, rien que Lamour.

Laisse béton
Les côtes bretonnes n’échappent pas à l’action de la montée des eaux. « La majorité des côtes subit une érosion sérieuse », confirme un expert en risques hydrauliques (18/08/18). A Trégastel, d’importants travaux d’aménagements ont été réalisés pour préserver les maisons de sept riverains pour un coût de 250 000 euro, justifié par la mairie. Une telle mesure pour une poignée de privilégiés ? Laisse béton !

Au revoir
Pour exprimer leur colère face à la chute des cours de la tomate et à une distorsion de concurrence, des producteurs industriels ont organisé en août un barrage filtrant et une distribution de tomates au niveau de Saint-Brieuc (24/08/18). L’opération visait à « toucher les parisiens qui rentrent chez eux après les vacances pour leur faire penser à manger français durant l’hiver » assure le président de la Fdsea 22. Avec un tel produit, on n’est pas sur de les revoir.

Lever un lièvre
Triskalia a tenté de dissimuler à un éleveur bovin de Moustéru qu’elle lui avait fourni de l’aliment contenant des antibiotiques, non autorisés chez les ruminants (Médiapart, 29/08/18).  Selon un technicien, l’éleveur aurait reçu par erreur, un aliment pour les lapins, dépourvu d’antibiotiques d’après un cadre de la coopérative. Or, l’éleveur décide d’analyser un échantillon qui révèle la présence de six antibiotiques, au lieu de deux comme indiqué sur l’étiquette. Pour les adhérents de Triskalia, lever un lièvre doit devenir une seconde nature.

Perlimpinpin
Chez Synutra, la vente de poudre de lait infantile en direction de la Chine a été très en-deçà des prévisions de départ (agrobiosciences, 14/09/18). Résultat : les impayés, évalués à 30 millions d’euro auprès des producteurs de Sodiaal, s’accumulent au point d’obliger la coopérative laitière à racheter une partie de l’usine de Carhaix. Avec cette énième déconvenue, Synutra n’aura été d’aucuns bénéfices pour le centre Finistère.

mardi 30 octobre 2018

Les prédateurs du patrimoine naturel immatériel

Encore une prouesse de prédateurs à qui l'on confie l'entretien du patrimoine naturel immatériel, garant de notre biodiversité antédiluvienne. On nous répondra que ce n'était que deux arbres... Mais s'ils étaient classés, et donc protégés, c'est qu'il y avait au moins une bonne raison à cela ? 

Deux chênes gorgés de terre bretonne que l'on égorge à grands coups de dents mécaniques. Et que reste-il de ces forteresses ? Des ruines. Un tas de bois éteint. De vieilles racines ridées. Et des âges qui se consument dans la bêtise humaine. Etait-ce leur ombre majestueuse qui persécutait leur peu de hauteur d'âme ? Etait-ce tous ces papillons flottants dans les poèmes, enchaînés au vent du chêne, qui gangrenaient  leur médiocrité ?

L'ONF avertit qu'elle n'intervient pas dans la police liée dans la bonne application de documents administratifs, hors forêts publiques, et conseille de rencontrer un élu de Plougastel, en charge de la question. C'est vrai que nous pourrions solliciter J.J. André pour sermonner les serristes incriminés, étant lui-même un ancien serriste et malheureusement en charge des questions de "développement durable". 

Bah bien-sûr ! Nous pourrions peut-être, en compassion, demander à ce que ces prédateurs replantent deux arbres pour le préjudice subit et qu'ils reconnaissent l'illégalité de leurs actes ?










2012

2015

2018







  

samedi 27 octobre 2018

Les vicissitudes d'une abeille sauvage, suite II

Retrouvez la trace de l'Abeillaud dans l'ouverture
http://ddlabeillaud.blogspot.com/2018/10/les-vicissitudes-dune-abeille-sauvage.html

puis dans la suite I 
http://ddlabeillaud.blogspot.com/2018/10/les-vicissitudes-dune-abeille-sauvage_17.html


C’est parce qu’il avait vu l’Abeillaud se démener comme un véritable défenseur de l’environnement, qu’un apiculteur, aguerri dans l’art de sortir son dard pour dénoncer les effets des néonicotinoïdes sur les abeilles, l’imagina revêtir le costume de Président de la République. Une troisième comparse vint souder une équipe de campagne, partie pour rivaliser avec les ténors de l’échiquier politique français. Et qui mieux comme exemple que Jacques Chirac pour donner le ton du lancement de cette campagne, avec ce vieil adage, qu’il a surement usé à force d’abus, et cela tout au long de sa carrière politique : « plus c’est gros, plus ça passe ». 300 promesses de parrainage semblait un chiffre suffisamment éloquent pour attirer l’attention des médias et rendre hommage au maître incontesté du genre. Comment un anonyme, déguisé en abeille, qui se présente à l’élection suprême, à partir du seul programme, inspiré du protocole de Kyoto sur la biodiversité, avait pu obtenir l’attention des élus ? L’idée était simple. Il suffisait de prétendre que des volontaires, militants écologistes chevronnés ou apiculteurs aux abois, avaient contacté des mairies, essentiellement implantés en milieu rural. Presque tout le monde à la campagne connaît un voisin, un ami, un parent qui pratique l’apiculture, très souvent comme une activité de loisirs (à partir d’une seule ruche, la notion d’apiculteur, même amateur, suffirait à consterner tous ceux qui tentent de déployer un cordon sanitaire autour de leur rucher afin de se prémunir d’une contamination du fait de cette activité de loisir). Il peut même s’agir du maire lui-même. Toutes les zones géographiques sont couvertures par l’apiculture : montagne, littoral, plaine,….. Nombreux sont ceux qui s’accordent à penser que l’importation massive de miel est une source de fraudes et que le déclin des abeilles est dramatique. Et ce ne sera une surprise pour personne que d’apprendre que l’abeille exerce une fascination tout particulière sur l’imaginaire collectif, faisant de cet insecte l’un des plus populaires représentants de la biodiversité, à en juger par le nombre de fois où on appela l’Abeillaud, « Maya ». Donc la mobilisation des élus pouvait se tenir, en tout cas se justifier. L’annonce de la candidature s’est faite en janvier 2012, laissant le temps soi-disant nécessaire à la prospection durant tout l’automne 2011. Le gros du soutien se répartissait entre le « grand ouest », les zones de montagnes et le Sud-est de la France.
Le plan de communication reposait sur très peu d’éléments. Enfin si. Il reposait sur les épaules de Didier. L’enjeu était de taille, mais lui, en avait-il la carrure ? Il fallait bluffer. Gagner au change. Chaque élection présidentielle entraîne son lot de candidats hurluberlus avec des revendications fantaisistes. Les médias, sans trop d’à-priori, se délectent de les présenter au public, même s’ils ne les font pas figurer dans la même catégorie que les candidats issus de familles politiques, trouvant la légitimité de leur représentativité dans l’assurance d’un relai médiatique et dans les commentaires des observateurs. Qu’auraient-ils d’autre à faire, d’ailleurs ces observateurs, à part se noyer dans l’assurance de leur propos ? Les journalistes prennent soin de cantonner ses candidats atypiques dans des modules d’infos à part, un fait divers souriant et plein de condescendance. On ne les prend pas au sérieux, surement à juste titre d’ailleurs, aucun n’a jusqu’à présent recueilli les 500 signatures obligatoires pour se lancer officiellement. Donc les médias ne prennent pas beaucoup de risques à s’aventurer dans des pronostics farfelus. Quoique, à voir le nombre de journalistes présents au lancement de la campagne, le doute pouvait encore planer. La déontologie ne se définit pas juste dans le cadre  privé d’une profession. Elle devrait accompagner la parole et le geste politique qui eux, s’apparentent davantage à une fonction publique dont l’exigence de transparence devrait être le socle d’un mandat. Didier s’apprêtait à mentir aux médias. Soit. En oubliant son costume d’abeille, il serait fidèle à la proportion de politiciens à faire des déclarations « bidons », des promesses intenables : ce ne sont pas les beaux discours qui font gagner une élection mais bien les luttes d’influences. Alors il fallait parvenir à infléchir la presse, contraindre ses choix rédactionnels et l’attirer dans ce petit restaurant qui faisait face au lycée de l’Harteloire à Brest. Ce fut chose faite. La conférence de presse se déroula dans une ambiance où planait un mélange d’incertitude et d’incrédulité. Qu’est-ce qui a fait que le plan fonctionna comme prévu ? Didier ne le savait pas. Peut-être la présence du représentant des apiculteurs professionnels, rendant crédible l’annonce des 300 promesses de parrainage ? Toujours est-il que la photo prise par l’agent de l’AFP, d’un dédé l’Abeillaud hilare, posé sur une chaise à couffin, au dossier en bois, majestueux, remontant très haut, dans un décor digne des plus belles pièces d’une crèche pour enfant, fit le tour des rédactions et commença à être diffusée. Si l’AFP envoyait un correspondant, c’est qu’elle prenait cet évènement suffisamment au sérieux pour le couvrir.
 Les trois mois qui suivirent furent un enchaînement d’articles dans des revues, d’interview téléphonique ou à la radio et de reportages vidéos. Sa notoriété était grandissante, surtout en Bretagne et plus particulièrement à Plougastel-Daoulas, son lieu d’habitation. On découvrait un personnage haut en couleur et fort sympathique. Les soutiens se faisaient plus nombreux, même si ne pas dévoiler la supercherie à quelques-uns, le chagrinait sincèrement. Le scepticisme, lui, avait presque disparu dans les propos des journalistes et dans ceux des politiques. L’article dans « Le Monde » aida certainement. Puisque les confrères en parlaient, on ne pouvait pas faire l’impasse, on devait réagir et évoquer le sujet : 354 promesses en Mars. La collecte avait ralenti. Normal, il n’avait jamais été question d’aller jusqu’au bout. On n’avait déjà bien sollicité les troupes et faute de moyens, les déplacements butaient sur Paris. Les autres candidats qui galéraient pour soulever des soutiens, s’étouffaient dans leur orgueil, à commencer par Dominique De Villepin. Cet homme d’Etat, à la fois gaulliste et ancien premier ministre, qui s’était opposé à la première guerre d’Irak face aux américains, ne parvenait pas à obtenir suffisamment de ralliements sous son nom. Il déclara sur le plateau du Grand Journal de canal + : « Regardez des candidats sérieux, vous en avez. Prenez dédé l’Abeillaud ! ». Même Jean-Michel Apathie, journaliste politique de premier plan, révisa sa position de départ : « S’il obtient ses 500 parrainages, on l’invitera dans l’émission », une annonce qui s’est faite avec un sourire « mi figue, mi-raisin ».
La dernière étape de la campagne consistait à annoncer le retrait de dédé. Là encore, l’Abeillaud enchaîna les reportages et les articles sur le net. Là encore, l’ex-candidat (qui n’a jamais été candidat quand on y pense bien), attira l’attention d’une candidate en panne de reconnaissance. Pendant que Didier, précautionneusement, s’exerçait à couper quelques brindilles de mimosa à l’attention d’une femme, aussi belle que désirable, au point de compromettre son discernement, absorbé par le trouble de pensées charnelles, il fut brusquement interrompu par un appel de Corinne Le Page. Après les formules de politesse, ils en vinrent au vif du sujet : « Vous n’êtes pas sans savoir que je suis moi-même candidate mais je n’ai pas encore atteint les 500 promesses de parrainage. Accepteriez-vous d’interférer auprès de vos soutiens pour qu’ils appuient ma candidature ? J’ai déjà fait beaucoup pour l’environnement – Ecoutez Mme Le Page, je ne remets pas en cause vos engagements mais avec l’équipe de campagne nous avons décidé de n’appeler à soutenir aucuns candidats ». L’avocate insista un peu sans obtenir la moindre contrepartie. Comment pouvait-il en être autrement ? La fin de non recevoir interrompit leurs échanges. Pas complètement toutefois. Avant de raccrocher, certainement agacée par ce refus, Corinne Le Page conclût en ces termes : « Très bien. Je suis députée européenne. Je tacherai de m’en souvenir ». Didier, satisfait, aurait un joli bouquet à offrir à cette femme. Ca lui ferait plaisir. L’essentiel était là, dans ces clochettes odorantes, annonciatrices de moments de réjouissance. Corinne Le Page ne serait pas candidate aux élections présidentielles de 2012.
Avant de tourner la page de cette épopée mouvementée, une nouvelle vision de l’univers des médias s’imposait à Didier. Hormis l’interview accordée à une journaliste chilienne de « TV4 Monde », qui dégageait une certaine sincérité pour la cause qu’il représentait, Didier ne se sentit pas mal à l’aise dans l’exercice de fausses déclarations à la presse. Et à force de sollicitation, même s’il savait qu’il ne détenait pas le sésame utile à sa couverture médiatique et que cela ne l’affectait pas dans son propre jugement, il agissait pour une bonne cause, une cause juste. Parfois, il en ressentait presque une satisfaction de manipuler des journaux, dont les propriétaires étaient le plus souvent des salauds de capitalistes. Mais une part de lui était quelque peu songeuse: comment des journalistes pouvaient-ils publier des papiers sans un travail préalable d’investigation ? La source était-elle fiable ? Pourquoi n’avaient-ils pas pris le temps d’interroger quelques apiculteurs ou quelques militants ? Peut-être que finalement ils subodoraient quelque chose mais comme la cause était juste, et le personnage plutôt sympathique, ils la soutenaient à leur tour. En tout cas, le dénouement ne le dira pas et ce n’est pas ces quelques lignes qui viendront changer ce qui est sous-entendu.
Alors, après cet exercice électoral, avait-il aliéné ce besoin de reconnaissance envers ses enfants ? Didier pensait que oui. En partie oui, bien aidé en cela par les merveilleux dessins de Marcel de la gare, utilisés comme badges pour accommoder les vêtements de quelques copains et copines de leur école primaire. La fin de campagne n’était pas vécue comme une défaite. Au contraire. Le nom de dédé l’Abeillaud butinait dans les bouches. Son évocation faisait bourgeonner des sourires, émaillés du bourdonnement du super héros, bizzzz ! Didier le voyait bien dans les yeux des enfants ; il y avait là une espèce d’amabilité à croiser un parent de l’école qui avait fait le buzz. Les rendez-vous avec les médias continuaient. A un rythme moins effréné certes, et qui laissait le temps à Didier d’apprécier l’attention qui l’avait suscitée auprès de la population locale. Des interrogations peinaient à satisfaire les plus sceptiques ou les moins dupes. Quoique premiers supporters d’une telle blague, ils le titillaient pour en savoir plus : « Bon alors, tu les as eues tes promesses ou pas ? ». La réponse, évasive, ne variait pas : « Ah ! Ca fera partie de la légende ». Le tout se terminait dans des éclats de rires et une tournée au bistrot.
L’après campagne de l’Abeillaud se prolongea encore quelques mois. De façon plus ponctuelle mais ô combien savoureuse. Il n’avait qu’à se souvenir de ce week-end passé derrière les murailles de St Malo. Courant mai 2012 Didier accepte de soutenir la candidature de Carole Le Bechec pour le compte d’E.E.L.V. aux élections législatives. Au programme, déambulation atypique sur les marchés et une conférence d’un ami apiculteur, venu pour l’occasion. Se trouve parmi les personnes présentes, une autre apicultrice amateur, Corinne Maier, qui est une amie proche de la candidate. C’est une joie pour Didier de faire sa connaissance sachant que, quelques mois auparavant, il avait lu son best-seller « Bonjour paresse ». Un régal ! Comme son séjour. La présence de Pascal, un autre ami de Carole, vient composer un quatuor joyeux et fêtard. Ils profitent amplement d’un St Malo en ébullition. Déjà parce que se tient une énième édition du festival « des étonnants voyageurs », mais surtout parce que les trublions de la compagnie « La Belgique Sauvage » affolent les codes de bienséance lors d’une soirée tout en couleur. Didier multiplia de nouveau, par la suite, des occasions de revêtir le costume du faux-bourdon. De toute évidence, il ne voulait pas s’arrêter à un grand coup médiatique puis passer à autre chose. L’effet avait été certain, mais la tâche, en réalité, ne faisait que commencer et pas forcément là où il s’y attendait.
Un type, lors d’une quelconque manifestation de rue, que Didier avait croisé quelques années auparavant, tout en le saluant, lui dit : « Tu as eu ton heure de gloire ». Une autre encore, militante écologiste, aperçue dans des rassemblements de faucheurs volontaires l’interpella ainsi « Tu vas attraper la grosse tête ». Didier ne comprenait pas ce que cela signifiait. A quoi bon s’attarder à convaincre du contraire, ce qui aurait de toute façon renforçait l’illusion d’un engagement désintéressé et sincère. Comment leur dire qu’il se mobilisait pour l’écologie avant tout pour ses mômes ? Fallait-il adopter une posture quand on se soucie de la nature ? Y avait-il des mots pour cela ? Avait-il d’ailleurs besoin de motiver son action ? Se justifier de quoi ? D’avoir traversé la Bretagne en pleine période glaciale de février 2012, dans une voiture sans chauffage, couverte de gel, où les doubles paires de chaussettes et de gants enfilés ne suffisaient pas à soulager la morsure du froid, puis se retrouver en collant devant le jardin du Luxembourg à Paris, piétinant du fait des 2°c ambiants, à attendre les médias et, enfin, quelques jours plus tard, tomber malade ? C’est comme ça que l’on attrape la grosse tête ? Didier avait surtout chopé la grippe oui ! La gloire ne le concernait pas, ni même la reconnaissance d’un statut social, provisoire, puisque ce dont il avait conscience, c’est que le Tout est éphémère.
C’est un joli mot, « Ephémère », un adjectif garni de féminité. L’éphémère s’agite sur un rythme court, sous une forme cyclique, hachée, en pointillé, qui apparaît et disparaît, qui vit et qui meurt, le temps de la vacillation d’un œil. S’il s’agissait d’une musique, elle n’aurait pas été celle de Satie, mais Satie lui-même. L’éphémère exalte la beauté d’un insecte ou le plongeon du Soleil. Il meut avec les éphémérides d’une journée ou les affaires du Monde, usurpé, dans ce dernier cas, par l’instantanéité arithmétique. Employé comme substantif singulier l’éphémère devient neutre, avec tout de même un goût d’inachevé, une amertume discrète qui ne s’affirme pas tout de suite mais qui s’affine plutôt comme le couperet d’une lame. Tout a un temps. Et rien n’a de raisons. 

Eaumerta sur des pollutions politico-industrielles

Déjà en 2017, l'association de protection de l'environnement "A quoi ça serre ?" avait avisé la préfecture du Finistère sur les carences du maire de Plougastel-Daoulas, Dominique Cap, en matière de protection de l'environnement et de la bonne application du Code Général des Collectivités Territoriales sur le volet de la salubrité publique. C'est par l'indifférence que le préfet nous répondit, substituant, contre toute logique, les missions dévolues à des agents de la Police de l'eau, par notre rôle de sentinelles de l'environnement, nous obligeant alors, à persévérer pour que les infractions à la fois des élus et des industriels, aux règlements des codes qui régissent notre organisation sociétale, soient dénoncées.

Dès lors, comme le reconnaissait Dominique Cap tout récemment, il faut "s'armer de patience" et de détermination, à défaut de soutien, et en premier lieu des services du pôle écologie urbain de BMO, pour parvenir à démontrer les incivilités du maire et les dérives des industriels. Mais après tout est-ce une si mauvaise chose ? En admettant que ce personnel qualifié, rémunéré gracieusement par les contribuables, enclin à promouvoir la médiation avec les serristes, prêt à flirter avec la conciliation auprès de Saveol par une visite de courtoisie chez un adhérent de la coopérative, pollueur à grande échelle, en admettant donc qu'ils se plient devant l'écrasante nécessité à tout crin (et à tout craindre) de ménager les vertus économiques de ces industriels par des contrôles de routine, peut-être que nous n'aurions pas découvert que la collusion entre éluEs et industriels est un exercice obscur du pouvoir, si prisé par des personnes détentrices de l'Ordre public et de L'Ordre privé, même que, à la toute petite échelle de Plougastel-Daoulas, la convoitise du pouvoir et les pulsions de posture sociale répandent aussi leur odeur de merde !

C'est bien d'ailleurs ce qui frappe quand on arpente les zones humides sur le secteur de Ty ar menez, classées en zone naturelle et donc censément protégées, c'est cette odeur de merde, cette odeur de lisier que l'on pourrait concéder à des porcs. Le périple est périlleux entre les ronces des friches et les arbres couchés. Il est lourd aussi. Les pas s'écrasent dans la vasière, jusqu'au point le plus haut du bassin versant que surplombent les serres de ty ar menez. A travers la végétation squatte un tuyau d'évacuation de rejet d'une eau certainement polluée, provenant des bassins situés près des serres. Les prélèvements d'échantillons d'eau sur la parcelle d'un adhérent d'AQCS nous le confirmeront quelques semaines après ce 10 juillet. 



D'autres conduits d'évacuation sont visibles sur un autre secteur (photo anonyme)

vaste zone humide polluée ? Combien d'ha ? 10, 15 ha directement impactés ?(photo anonyme)
Chevelu des cours d'eau, bassin versant, ty ar menez


vidéo anonyme

Nous savons que, généreusement, BMO a réglé la facture pour les analyses de juillet, effectuées par Labocéa (Plouzané). Nous savons aussi, lors d'échanges avec le pôle écologie urbain de BMO, que le rapport révèle des pollutions. Nous savons qu'il fallait adresser un courrier à BMO et à son président, pour obtenir une copie de ce rapport. Ce que nous ignorions, c'est à la fois la nature et le niveau des pollutions. Finalement, la direction de l'Ecologie urbaine, par la signature de son président, Francis Grosjean, se décide à filer la patate chaude à la mairie, certainement sur recommandation du chef des services, Philippe Masquelier, et, par courrier en date du 08 octobre, qu'il faudra dorénavant s'adresser au maire pour qu'il nous octroie cette faveur. Connaissant la bonne habitude de Dominique Cap à snober nos courriers, on est en droit de s'interroger sur la bonne volonté du maire de répondre à cette lettre, recommandée avec accusé de réception que je lui fournis, au nom d'AQCS le 04 octobre (demande initiale le 10 septembre auprès de BMO), quand au bout d'1 mois d'ignorance pathologique, la photo d'un repas va nous éclairer sur les pratiques de nos éluEs et nous expliquer pourquoi nous ne pouvions pas avancer sur ce dossier explosif. 

Que nous dit cette image de ce grand monde qui dégrade le vôtre, le mien ? 


Elle ne nous dévoilera rien de plus sur la nature humaine. Nonobstant ceci, l'ambiance semble conviviale, sobre, presque sympathique. Le repas n'est pas celui d'une cantine scolaire. Sauf que si on veut bien ne plus s'attarder sur les assiettes des convives, on pourra décortiquer leur connivence et leur collusion. Il ne s'agit ni plus ni plus moins d'un after après un séminaire entre EluEs organisé à Douarnenez. C'est l'ancien maire, Philippe Paul, qui reçoit. Sénateur, il est aujourd'hui le représentant des Républicains pour le Finistère. A sa gauche, le maire de Plougastel-Daoulas, que l'on ne présente plus puisque déjà cité précédemment. A ses côtés, figure Gwenaëlle Gouennou, adjointe au maire de Plougastel, directrice des sociétés énumérées dans la constellation ci-dessous, dont l'époux, Fabrice Gouennou, n'est autre que son employeur, assis en vis à vis. 

Est-on en droit de s'étonner de la présence d'un industriel lors d'un séminaire entre élus locaux? De plus, cet homme, associé à ses deux autres frères, sont les propriétaires des serres de TY AR MENEZ (voir le schéma ci-dessous). Nous pouvons donc supposer, à ce stade, que les pollutions, largement répandues, proviennent des serres de ty ar menez et que, en supposant toujours, AQCS n'aurait pas reçu une copie des résultats à cause des liens qui les rassemblent tous ? Ceci voudrait indiquer que si le maire ne nous a pas communiqués les résultats c'est parce qu'il tente de protéger ses amis, à la fois l'industriel et l'élue, en lieu et place de l'espace public dont il a la charge ? Ce qui en soit pourrait expliquer l'abus de pouvoir, aidé par le menu fretin dont l'adjoint au développement durable Jean-Jacques André,  qu'il a fait preuve à mon encontre, en voulant m'interdire, au nom d'AQCS, la lecture de documents administratifs relatifs aux installations des frères Gouennou. 



En attendant qu'ils aient terminé leur repas, nous avons quand même du mal à avaler le poids des préjudices qu'ils font subir sur la nature (l'ironie du sort supposerait que l'étang de Milin kergoff, où se déroulait la "fête de la nature" organisée par la mairie en 2018, se situe sur le trajet des eaux déversées par les serres). Sur bien des aspects, l'élu Dominique Cap est en faute, à trop vouloir patauger dans la duplicité avec ses amis industriels. Il n'ignore pas la loi, il ne l'applique pas. A moins que je sois obligé de lui faire rappeler, par exemple, que le Code civil régit l'écoulement des eaux pluviales entre propriétés voisines et que les eaux altérées, comme une eau industrielle souillée, ne bénéficient pas de la servitude d'écoulement. Au besoin, AQCS s'adressera une nouvelle fois au Tribunal, sur ce point et sur bien d'autres, pour obtenir gain de cause afin d'être en accord avec son objet.

Mais avouons tout de même que L'omerta autour de cette situation, qui n'est qu'un exemple malheureux parmi tant d'autres ailleurs, résulte d'une défaillance pitoyable, d'une organisation qui protège un hors-la-loi comme Dominique Cap, affaiblissant considérablement le rôle d'un élu, d'une administration et d'organisations qui protègent des pollueurs, que l'on bombarde à coups de subventions (notamment le FEAMP). La carence du maire de Plougastel que nous soulignions en 2017, est partagée par tous, et au premier rang duquel, le Préfet du Finistère, celui-là même qui apostrophe les syndicats sur la mauvaise qualité des eaux de la rade de Brest. 




mercredi 17 octobre 2018

Les vicissitudes d'une abeille sauvage, suite I

Retrouvez l'ouverture du récit ici

http://ddlabeillaud.blogspot.com/2018/10/les-vicissitudes-dune-abeille-sauvage.html

L’activité frénétique de l’Abeillaud combla les trois années qui suivirent. Entre les foires et les salons, les improvisations de rue perchées sur une ruchette où il clamait à qui voulait bien l’entendre son discours pour les élections « pesticilentielles » écrit à deux mains avec la complicité de Marcel de la gare, les actions « coup de gueules » des apiculteurs, les intrusions citoyennes comme au parlement européen ou chez Castorama pour dénoncer la vente du Round Up, le ralliement au procès des faucheurs volontaires de Colmar, l’organisation de Marches contre Monsanto,… Chaque journée se remplissait telle l’alvéole dans un cadre, d’un sentiment onctueux et liquoreux, et pouvait l’emmener loin dans ses démarches. Au moins jusqu’à Bruxelles au siège de la Commission européenne et à Strasbourg au cœur du Parlement européen, pour faire part, auprès des eurocrates et des députés, de son inquiétude liée à l’agression que subissent les abeilles.

Bruxelles, mardi 27 septembre 2011. 10h30 rue de la loi.
Didier est serein. Il enfile le déguisement de dédé l'Abeillaud dans une rue étonnamment calme, adjacente à l’avenue où se situe le bâtiment de la Commission européenne. V., sa logeuse bruxelloise, lui a fait savoir que ce mardi était pour  les francophones une journée chômée. La ville elle aussi est au repos. Quelques passants, incrédules du spectacle qu'offre  la transformation au cul de la voiture, une autre logeuse improvisée, viennent interrompre l’immobilisme des lieux.
Didier est à Bruxelles depuis la veille. Après avoir quitté la Bretagne en début de matinée, il traverse la France durant la journée. Il décide d'emprunter l’autoroute pour  gagner 2 heures de conduite car une douleur lui tiraille le bas du dos, depuis quelques semaines, quand il roule plus d'une heure. Il a fini par aller voir mon toubib mais le traitement anti-inflammatoire qu'il lui a prescrit lui donne des maux d'estomac. Donc pas de médocs. Tant pis. Didier supportera les lancements de ce nerf vicieux. Il faut d’ailleurs qu’il n’y pense plus quand il arrive en Belgique, car la « 4 voies » manque sérieusement de confort. Le macadam est jonché d’ornières plus ou moins entretenues. Les panneaux « ornières fréquentes » l’amusent follement car installer des indicateurs pour des trous lui fait penser qu’ils seront là encore pour  un bout de temps ! De chaque côté de cette route rectiligne, une rangée d’arbres ininterrompue l’emmènera jusqu’à Bruxelles. Il arrive au bon moment. Il est 18 h. La circulation est à son summum et il n’a pas réussi à joindre V. car Didier ne m’en sort pas avec les indicateurs téléphoniques. « Bip bip bip bip… », « Allo V. ? Ah non ce n’est pas V. », me répond la voix d’un homme. La nuit s’installe et les clignotants de la voiture ont décidé à ce moment là de faire le service minimum. Pas de panique Didier a le GPS. Il finit par se prendre au jeu en se comportant comme un bruxellois, enfin il essaye. Une queue de poisson, parfois deux. Ah merde ! Le feu était rouge… Et il est passé, il se faufile et se défile. Le tram traîne en longueur.  Il dandine, à gauche puis à droite. Il s’arrête lui au feu rouge. Il prend son temps pendant que l’obscurité s’agglutine inéluctablement. Pas de panique, Didier a le GPS. 19 h. Il parvient enfin à ma destination, rue … Chez V..
V. est une jeune bruxelloise qu’il a croisée quelques semaines auparavant dans les Hautes-Alpes. Ils ont échangé quelque peu en évoquant la Bretagne et ses séjours chez un cousin des Côtes d’Armor. Didier lui suggère de noter son adresse au cas où le périple à pied l’emmènerait au pays. Elle promet de lui adresser une carte postale dès qu’elle arrive sur Nice. Ce qu’elle fait. Sans la connaître Didier a alors senti qu’il pourra compter sur elle lorsqu’il organisera son voyage. Après lui avoir expliqué ses intentions par internet elle accepte de le recevoir chez elle. De visu, il s’aperçoit en fait qu’ils partagent un certain nombre de valeurs et d’engagements. Ces 2 jours sur Bruxelles ont été denses grâce à sa disponibilité.
Mais au fait, pourquoi dédé l'Abeillaud est-il à Bruxelles en ce début d'automne ? Replay. Didier ne m’attardera pas sur le passage de dédé l’Abeillaud, fin avril à la Cecab de St Alouestre, dans une action de désobéissance civile orchestrée par les faucheurs volontaires, mais Didier découvre que son intervention improvisée a marqué les esprits, notamment celui de Marcel de la gare. Pourtant Didier pressent qu’il ne sens pas complètement armé pour soutenir l’abeille devant la commission car c’est de cela dont il s’agit. On lui pose souvent maintenant la question : « Tu es apiculteur ? », il répond « Entre apiculteur et abeille j’ai choisi abeille ». Ainsi Didier pense pouvoir garder son libre arbitre et peut plus aisément se présenter comme individu de la société civile, sans partie prix, en tout cas visible, pour interpeller sur le sort de l’abeille. Donc pour préparer ses entretiens de septembre il convainc la Ffap (Fédération française des apiculteurs professionnels), de lui apporter un appui technique (argumentaires sur les pesticides,…). Il sollicite un soutien politique d’élu(e)s de la région Bretagne qu’il obtient. L’adhésion militante est quasi immédiate. Plus inattendu, et inespéré, est le soutien financier que lui apportent l’association des dessin’acteurs et le Comité breton de soutien aux faucheurs volontaires. Dédé l’Abeillaud a maintenant une espèce de légitimité et il se sent pousser des ailes !
Alors que l’entretien qu’il sollicite auprès d’un membre du cabinet de John DALLI, en charge des questions de santé au sein de la Commission européenne, est assez rapidement acté,  il a plus de difficultés à rencontrer des députés européens du groupe « les verts/ALE » au Parlement. Didier a donc rendez-vous, enfin, on devrait plutôt préciser, dédé l’Abeillaud a rendez-vous avec Mr Vassallo, collaborateur  du commissaire. Il a à peine quitté la rue où stationne le véhicule que des gens, fumant la clope sur le trottoir, l’apostrophent et le soutiennent dans sa démarche. Il prend. Il prend leurs sourires et la sympathie qui se dégagent de ce bref échange. Il prend car il doit lever la tête pour apercevoir le sommet du bâtiment. Il n’a pas sa ruche aujourd’hui. Elle m’aurait été bien utile pour se sentir à la hauteur ! Dès l’entrée des regards amusés, indifférents, interloqués se posent sur dédé l’Abeillaud. Il essaye de les oublier pour se fixer sur son seul objectif : l’accueil !
« Dédé l’Abeillaud ?
- Oui ?
- Vous êtes attendu. Je vous prépare votre accréditation ».  Le type à l’accueil engage la conversation.
- Vous savez mon frère est apiculteur et il a énormément de perte d’abeilles. Ca devient vraiment problématique ! Souligne-t-il. Je vous souhaite bon courage ».
Didier est ravi de ce premier contact. Il doit patienter. Toujours  les mêmes regards. il fixe son attention sur un écran géant  qui diffuse les débats de députés au Parlement européen. Il n’a pas vraiment regardé car il  de se concentrer. C’est Catherine Saermans, secrétaire de Mr Vassallo, qui vient me chercher. Son empathie lui est agréable et c’est en plaisantant qu’ils  déambulent dans un dédale de couloirs jusqu’à la salle où l’attend l’eurocrate.
Didier n’est pas venu les mains vides et lui remet une bouteille de vin bio, transportée par bateau à voile et un bel ouvrage sur l’art en Bretagne. Après ces premiers instants déconcertants pour eux trois, la conversation s’engage. A leur demande il ne filmera que la première partie des échanges. Quel contenu pour quel objectif ? L’entretien dure ½ heure. Les sourires sont de circonstance quand Didier fait dédé, toutefois les positions sont clairement définies. Ca ne fait rien, il a obtenu ce premier rendez-vous. Catherine le raccompagne jusqu’à la sortie et lui confie ; «C’est bien ce que vous faites. C’est une jolie cause que vous défendez là ». Il suppose qu’elle sait ce qu’ils  savent. Arrivé dans la rue dédé se sent bien. Vivant. Souriant. Détendu. Il n’a plus qu’à redevenir Didier pour l’embarquer jusqu’à la prochaine étape, Colmar pour le procès de faucheurs volontaires, mais avant il a un crochet à faire à Strasbourg au Parlement européen, pour présenter dédé l’Abeillaud. Cette fois-ci il ne devrait pas être seul car, Zabeille en costume, arrivée sur Colmar pour le procès de faucheurs volontaires, lui confirmera sa présence.
Didier quitte Bruxelles au petit matin du jour suivant. Il vient à peine de traverser le Luxembourg qu’il reçoit un appel de Zabeille pour m’indiquer qu’elle prend le train pour rejoindre Strasbourg.  Il sent que ça va être phénoménal même s’il ne sait pas ce qui les attend là-bas. Il y a des émotions euphorisantes à vouloir se confronter à l’inconnu,  surtout quand il s’agit de se présenter dans un autre espace pour une cause qui paraît juste. Et il ne le fait pas seul cette fois-ci. Arrivé à Strasbourg j’embarque Zabeille qui attend à la gare. Ils élaborent très vite l’intervention de chacun, toi sur ton entretien de Bruxelles et les pesticides, toi sur la question des OGM. Il est déjà 11h00 et il faut faire vite car « on » a fixé un rendez-vous à 11h30, sans avoir de rendez-vous…. Le « on » en l’occurrence c’est Michel Dupont, attaché parlementaire de José Bové. Courant septembre ilss échangent par téléphone et, lui semble-t-il, ils arrivent à se mettre d’accord pour un entretien le mercredi 28 septembre à 11h30. Il s’agit de choper les parlementaires en séances à Strasbourg. L’actualité est, qui plus est, brûlante autour de la question de la trace de pollen OGM retrouvé dans du miel en Allemagne et la décision de la Cour de justice européenne d’émettre un avis défavorable à la commercialisation de produits contaminés.
Ils arrivent à destination. Cette fois-ci il sort la ruche et son chariot. Il les sent animé d’une volonté ardente. A l’entrée  la sécurité les voit arriver. Il faut improviser quelque chose. Tant pis Didier bluffe. « Bonjour. Nous avons rendez-vous à 11h30 avec Michel Dupont, attaché parlementaire de Mr José Bové.
-  Attendez ici un instant. Allo ? J’ai des abeilles qui ont rendez-vous, je les laisse passer ? … Ok. C’est bon vous pouvez y aller !
-  Ah ! Vous avez quoi dans votre ruche ?
-  Oh quelques accessoires, des autocollants…, vous voulez que je l’ouvre ?
-  Non, non, ce n’est pas nécessaire ». Didier aurai pu très bien dissimuler une bombe….
Ils passent sans encombre le premier niveau de sécurité. Pendant ce temps Zabeille, à son habitude, a déjà sympathisé avec un gars de la guérite. Première observation : les berlines sont légion et mieux traitées que les vélos que l’on a entassés en vrac à l’entrée. Ils pénétrent dans l’enceinte du Parlement. C’est un bâtiment cylindrique avec une énorme cour intérieure. Il doit bien s’élever sur 15 étages. Il faut maintenant trouver l’accueil, pendant que le kazoo fait des siennes et que les deux abeilles virevoltent. Porte C leur annonce-t-on finalement. Les attendent 4 à 5 vigiles dans leurs vestons identifiables. Même topo qu’à l’entrée. Cette fois-ci dédé ne peut pas se soustraire aux obligations d’usage et passe la ruche sur le tapis de détection. Il doit rapidement repérer l’accueil pour gagner du temps. C’est fait.
« Bonjour. Nous avons rendez-vous à 11h30 avec Mr Michel Dupont. Un homme consulte une liste ». « Quel nom vous m’avez dit ? Didier D. pour dédé l’Abeillaud ? Je ne vois nulle part votre nom… Attendez, je vais appeler ». Il décroche le téléphone et attend. « Ça ne répond pas » Le prévient-il, « oui ça c’est normal » Pense-t-il. « On va patienter un peu ? » Lui dis Didier. Ils profitent d’être là pour faire le show. Pendant ce temps ça tergiverse à la sécurité. Oui puis « Non vous ne pouvez pas passer ». Et puis « C’est bon à la condition que vous enleviez les déguisements ». Il ne sait pas ce qui est convenu mais il est obligé de ressortir et laisser Zabeille qui a gardé ses vêtements sous son costume. Didier ne sent pas découragé car de toute façon ils n‘avaient pas de rendez-vous. Il revient dans la cour pour s’amuser en attendant ma comparse. Sourires. Poses pour        les photos. Bourdonnement au kazoo dès qu’il croise un groupe, jusqu’au moment où je suis interpellé par un certain Roucou, attaché parlementaire du député Alfonsi pour le groupe « les verts/ALE ». Tiens ! Ca commence à bouger. Didier explique sa présence quand arrive Michel Dupont, suivi de près par un autre attaché parlementaire Bruno Le Clainche : 3 pour le prix d’un ! Je pense à Zabeille qui cherche en vain un contact. S’en suit une conversation avec ces messieurs. La séance est quelque peu chahutée. « Ca se prépare une intervention comme la tienne ! Et puis il ne faut pas oublier les médias !  Et puis on a des tas de dossier à gérer ! » Et puis et puis…. « Je ne comprends pas qu’un citoyen ne puisse pas obtenir un entretien avec un député. On est ici au cœur de la démocratie européenne avec des représentants élus par les peuples… Je voulais te parler de mon passage à  Bruxelles et Zabeille des OGM… Et puis tu es en train de me donner des informations importantes que je ne suis pas en état d’entendre… Tu te rends compte que la ½ heure que je demandais, tu la passes ici dans la cour avec moi… Je n’ai pas besoin te faire rappeler qui est ton patron ?... Tu as des tas de dossiers à traiter ? Tu veux que je te parle de ma vie ? Je suis au RSA. La voiture que j’utilise est celle de mon père décédé il y a quelques mois ! Elle n’est pas en bon état ! Tu veux que je continue ? ». Didier est obligé d’en arriver là pour que l’atmosphère tombe d’un cran. C’est incroyable… Zabeille est revenue et improvise un débat avec eux. Elle s’adresse à Michel : « Le procès a commencé à Colmar ? Tu nous rejoins demain ?
- … J’ai des dossiers en cours… Mais je tâcherais de venir. ». Il est venu. C’est bien.
Tout s’enchaîne très vite à Strasbourg. Zabeille essaye l’acoustique du lieu et son chant fait résonance. Une dame d’une soixantaine d’années avec un fort accent anglais demande à dédé si elle peut prendre en photo. Il accepte volontiers, quand ils sontt apostrophés par 1 femme et 3 hommes, dont le responsable de la sécurité, le grand chef quoi ! C’est sérieux pour le coup.
« Je vais vous demander de quitter les lieux. Les gens se plaignent car vous faites du bruit … Non, non ! Ne discutez pas ! Veuillez nous suivre s’il vous plait !
- Attendez s’il vous plait ! Intervient la dame à l’accent, ces personnes sont avec moi maintenant, ils vont sortir, je les accompagne ».
Lui baisse d’un ton et change d’attitude. Il sait à qui il a affaire. Pas eux. Dédé et zabeilles sont ravis et apprennent à l’extérieur que leur protectrice est une députée du nord-est de Grande Bretagne, Fiona Hall, en charge des questions… sur les abeilles. Le sort leur est extrêmement favorable. Les coordonnées sont échangées.
Direction ensuite Colmar où se déroule depuis ce mercredi matin le procès d’une soixantaine de faucheurs volontaires. C’est Zabeille qui conduit car Didier a gardé son déguisement de faux bourdon. Après un passage au Tribunal d’assises, où se sont retrouvés plus de 300 personnes en soutien aux prévenu(e)s, Didier enquille pour 3 journées de représentation de dédé l’Abeillaud. Aux quatre coins de la ville il installe la ruche pour le discours aux élections « pesticilentielles », il distribue des tracts, et « kazouille » de jeunes filles en jolies fleurs. Elles l’invitent même dans un lycée privé où, malgré l’accueil exalté d’adolescentes, le mitraillant avec leur portable, dédé se fait virer par un professeur parce que « Monsieur, vous n’avez rien à faire ici, c’est illégal ! ». Tant mieux si c’est illégal Madame, dédé voulait seulement prendre quelques minutes pour expliquer ce qui se passait au tribunal.

L’expédition de dédé l’Abeillaud s’arrête là. David lui a continué son chemin vers la Franche-Comté puis Genève pour la vigie devant l’OMS. Au retour en Bretagne Didier a rendu visite aux occupants du site de ND des Landes. Toutefois, le summum de son butinage virevoltant fut, sans conteste, l’épopée de l’élection présidentielle de 2012.