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jeudi 15 mars 2018

L'Elorn, le bras de décharge des serres

Découvrez dans cette vidéo comment les producteurs de tomates gèrent les eaux pluviales de leurs serres avec des bassins de rétention inadaptés.
Chaque année, c'est plusieurs milliers de m3 d'eau qui dévalent dans l'Elorn, considérée comme une zone naturelle, présumée protégée d'activités agro-industrielles. 

Des analyses de cette eau ont révélé des résidus de fongicide utilisé pour la désinfection des serres (mais aussi de nitrate et de phosphate). Il a été répondu que ce n'était que des résidus. A voir les quantités d'eau déversées, il est effectivement difficile de se prononcer sur la concentration de produits phytosanitaires concernés, mais l'on peut déjà s'interroger sur l'usage de ces produits chimiques qui se retrouvent dans un estran naturel (on peut s'étonner aussi que cette zone ne soit pas prise en compte dans les plans de lutte "algue verte" alors que sa présence a été observée à maintes fois et parfois avec une forte densité). 


Précision, ces phénomènes de rejets d'eau pluviale se manifestent toute l'année, période estivale comprise. D'après un témoin que je cite : "Tous les jours de l'été entre 13h et 14h il y une augmentation du débit d'une eau claire. Je pense à un délestage. Lors de pluies importantes le débit est grandement augmenté comme sur la vidéo. Les gouttières des serres ne se déversent pas dans le bassin, mais directement dans une source. J'ai suivi les canalisations".



limite des communes de Loperhet-Plougastel,
séparées par un ruisseau. Août 2017


L'Elorn


Vidéo d'A quoi ça serre. Août 2017. Secteur St Jean - Plougastel-Daoulas

samedi 3 mars 2018

Enfin du bio chez Saveol !

Après plus de 5 ans d'une longue bataille juridique, la Commission européenne a finalement donné gain de cause à la coopérative finistérienne, Saveol, pour le lancement de sa nouvelle gamme de tomates bio, hors-sol. Un aboutissement, somme toute mérité, au regard des enjeux économiques sur de nouveaux marchés porteurs.
Le nouveau président de Saveol, Martin Mangetoux, ne cachait pas sa satisfaction à l'annonce de cette décision. "C'est le fruit d'un long processus de fond. Nous avions déjà présenté des garanties de sécurité avec notre gamme de tomates "sans pesticides". Ce qui nous a permis de franchir cette nouvelle étape vers l'accessibilité du bio pour tous. Les instances européennes n'ont fait que répondre à la demande du consommateur". Le succès de la production de la tomate "sans pesticides" avait posé les bases des premières recherches vers de nouveaux équipements technologiques hors normes, comme l'usine de compostage de la zone industrielle du Costour à Guipavas. 
Le compost naturel
Ce chantier, voulu par l'équipe dirigeante de l'époque, et à sa tête l'ancien président, Pierre-Yves Jestin, garantissait aux producteurs engagés dans la démarche "sans pesticides" de valoriser la production importante de photosynthèse (tige, feuille, racine). "Il faut reconnaître que ce compost naturel nous a libéré de contraintes liées à l'utilisation d'un substrat compliqué à recycler, reconnaît Martin Mangetoux, cette unité de recyclage de la matière organique nous a garanti cette évolution vers le bio". 
"Partager le gâteau"
Non sans mal d'ailleurs, à voir le nombre de détracteurs, regroupés au sein de l'association "Bioterre". "C'est la bio qu'on enterre avec cette décision", fustigeait son représentant, Antony Verger. "Un fruit ou un légume doit être produit, en lien avec la terre. La production bio hors-sol et confinée est artificielle. Cette décision de la commission européenne ne va évidemment pas dans le bon sens", dénonçait-t-il également, en précisant toutefois que d'autres recours seraient déposés. Martin Mangetoux, pourtant attaqué, parfois même violemment par des "intégristes écolo" comme il les appelle, comprend cette opposition. "Pendant longtemps la bio a été réservée à des petits producteurs. Je peux comprendre que ce soit difficile de partager le gâteau. Maintenant l'Europe a fait un choix, ils doivent le respecter". 
La "Rondelette"
La Rondelette bio, en essai dans les serres de Plougastel-Daoulas
Côté chiffre, Saveol prévoit de lancer sa première gamme de tomate bio, la "Rondelette", dès l'hiver prochain. Avec près d'une vingtaine d'adhérents engagé sur un cahier des charges plus strict, près de 80 ha de serres seront consacrés à sa production. Saveol pourra déjà fournir le nouveau réseau des magasins spécialisés bio de Leclerc en Bretagne, en plus du réseau classique de la Grande distribution. 
Démocratisation
"On vient de franchir un grand pas vers la démocratisation du bio pour tous, explique Martin Mangetoux. Nous les industriels, nous sommes devenus le relais indispensable d'une société en mal de confiance, surtout dans l'alimentation", concluait-il avec le sourire. Effectivement, à voir le nombre de politiques assiégés le stand de Saveol, lors du dernier salon de l'Agriculture, les industriels de l'agro-alimentaire sont devenus incontournables pour "garantir une assise de paix sociale", selon les élus bretons venus à Paris et, avec à la tête de la délégation, le maire de la commune de Plougastel-Daoulas, Dominique Cap.

Frédéric Lanfre
Le Télégramme, édition du 10 mars 2025



N.B. : Saveol est conseillée en communication par Rivacom, filiale du Télégramme 

Empreinte écologique, en voie d'immersion

Ceci n'est pas une résolution mais une nécessité. Face à mes propres défis de subsistance je me suis même posé la question de savoir comment tirer profit de ma précarité, souhaitée ou pas, j'ai essayé d'en savoir un peu plus sur ce que représentait ma dette écologique vis à vis de la Planète-Terre.
Il faut bien s'ancrer pour ne pas chuter
Mon profil, loin des critères établis par une société basée sur le dogme de la croissance infinie, du soutien à la consommation, des prêts à taux réduits, d'une dépendance à la finance, d'une vénération au travail, bénéficie tout de même, à minima, d'une solidarité sous la forme d'allocations sociales que, par ailleurs, je trouve légitime du fait de mon engagement pour l'intérêt général. J'ai l'opportunité également de pouvoir m'appuyer sur la générosité de connaissances pour des petits emprunts ponctuels (qu'il me reste à rembourser évidemment). Je peux également faire appel à du financement participatif pour monter mes projets (le spectacle de l'Abeillaud par exemple, merci, merci). Enfin, ma nouvelle activité agro-écologique commence à générer une centaine d'euro de marges brutes par mois (ce qui a terme devrait me sortir des allocations. C'est aussi un objectif). Ce qui n'empêche pas, par ailleurs, des rapports conflictuels et tendus avec : la banque, la mutuelle, le fournisseur d'électricité. L'essentiel réside dans ma capacité de résilience et d'affronter mon quotidien, où de plus en plus je succombe à la lenteur, non pas par paresse mais par obligation. Vous comprendrez, je pense, qu'il m'est inconcevable d'entendre que je fais partie des 10 % de la population mondiale privilégiée par son mode de vie !
Donc, le calcul de mon empreinte écologique montre que, ma situation professionnelle, la responsabilité familiale et l'ensemble de mes choix énergétique, alimentaire, vestimentaire, de transport, de logement, de gestion des déchets, de système d'échange (SEL de Plougastel), ne font pas subir à la nature un caractère nuisible à son renouvellement et tout bonnement à sa préservation. 
Concernant l'éventail des sondages proposés sur votre empreinte écologique, il faut bien choisir le modèle que l'on vous propose. Certains sites sont très mal inspirés. Je pense notamment à celui où, quoi qu'il arrive, l'usage du transport aérien n'échappe plus à la règle commune et où la consommation même minime de viandes vous culpabilise. En fonction de la nature des questions, vous serez surpris de voir que vous pouvez passer du simple au double par rapport au nombre de planètes accumulées.
Concrètement, voici brossée de façon succincte ma configuration écologique :
- diminution de mes déplacements en voiture (trajet à pied pour aller sur mon lieu de travail qui est le champ quand le temps le permet). Je n'emprunte pas l'avion.
- Alimentation locale, bio (achat de fruits et légumes déstockés), voire de certains aliments bio-industriels en fin de dlc. Très peu de viandes (1 à 2 x par semaine) issues d'élevages locaux, rarement de la charcuterie. Je précise que je ne suis plus fan de foie gras ni de la viande de veaux ou d'agneaux. Mais socialement il est toujours difficile de refuser une assiette chez une connaissance. Ce que je ne me permets pas de faire encore aujourd'hui.
- 65 m2 de logement social, chauffés par une chaudière à bois collective (très peu de chauffage d'ailleurs, puisque je suis au rez de chaussée et que le local pour le distributeur de chaleur est sous mes pieds). Malheureusement je ne connais pas l'origine du bois consommé ni son essence. Eclairage tamisé et fluorescent. J'ai encore des efforts à faire pour la consommation d'eau, notamment la chasse d'eau. Je prévois de fabriquer un chiot sec. Usager Enercoop avec un abonnement à 3 kwatt. Cuisson tout électrique (plus de gaz). L'usage quotidien et régulier de l'ordinateur reste un bémol.
- Peu de vêtements neufs ou sinon artisanaux, le plus souvent acquisition au secours pop'.
- La gestion des déchets. Je crois que j'ai 6 à 7 contenants pour la répartition de mes déchets. les déchets verts vont au compost pour le champ. J'ai un carton pour : le plastique ( c'est un sac de 30 L tous les 15 jours / 3 semaines), le bouchon en liège, le verre, les capsules et bouchons en métal, les emballages en carton, les piles. Le papier A4 fait double usage (hormis pour les wc). 
- L'activité professionnelle, telle que je l'envisage en permaculture, doit épouser les principes éthiques de base d'une véritable sobriété, inspirée de la nature. Il est concevable, à terme, de se prononcer sur l'effet bénéfique d'une telle activité, dégageant en quelque sorte un bonus écologique, m'éloignant davantage du gouffre de la prédation environnementale. Et par voie de conséquence, tous ceux et celles qui participeront à l'évolution de son système commercial, profiteront à leur tour de ce bonus.
- L'activité militante. J'ai fait le choix volontaire de me préoccuper avant tout, du sort réservé à mon environnement proche. Concrètement, la dénonciation de cas de pollutions, quelle qu'en soit l'origine, finit par être efficace (je ne vais pas énumérer ici des cas concrets). Je peux en sus m'attribuer une "prime à l'efficacité".
Volontairement je n'aborde pas l'aspect "bien être" (abandon du sport sur blessure). Je ne néglige évidemment pas les répercussions qu'entraîne une vie dépourvue des formes d'hostilité ou d'auto-destruction (médicalisée, alcoolisée,...) sur les forces naturelles. C'est une longue évolution qui ne se réalise pas sur une seule génération car cet aspect se formalise aussi dans la connaissance. Mon capital sensitif et spirituel réside dans une introspection pacifique : faire le moins de mal à autrui, qu'il soit animal ou végétal. Se préserver des jugements à l'emporte-pièce mais savoir aussi se protéger de comportements intrusifs,... Ne jamais manquer d'empathie et d'affection, mais surtout et avant tout, ne pas être avare de l'amour que l'on porte à ses proches.
Je peux donc souligner en ce début 2018 que ce n'est pas une vue d'esprit d'affirmer qu'il est possible de s'affranchir de règles sociétales préjudiciables à l'environnement, même si, dans bien des cas, face à la pression, il est inconfortable de le vivre, notamment quand il s'agit de protection de l'environnement. Bien entendu, et il va s'en dire que les efforts à réaliser doivent être une règle commune accompagnée d'une gestion réfléchie et collective. Je pense toutefois, que par définition, la nature humaine est un problème. Si on parvient toujours à identifier des initiatives heureuses, c'est que la grande majorité des sociétés se fichent, volontairement ou pas, du sort des insectes et des oiseaux. Combien sont prêts à sacrifier leur modèle social pour réduire la fracture environnementale, ou en tout cas pour enrayer son traumatisme ? Peu, je le crains.